お早う,안녕 , Hello, Hola, Bongiorno, Bonjour!

Oui,je sais dire bonjour en 6 langues! 

BIENVENUE, chèr(e)s Otaku ,Fan de K-POP (ou pas), que tu sois noir(e), blanc(he), asiatique, un peu bête ou pas, beau(belle) ou pas, petit, grand, moyen, gros, maigre, et quelque soit ton genre ou tes origines.

I present myself!

My name is...en français ce sera plus lisible x'D

Je m'appelle Sasha (aka Anastasia sur cette plateforme), j'ai 23 ans et je suis un/e écrivain/e à mes heures perdues. Je suis libraire ,titulaire d'un CAP Pâtissier, d'un BP libraire et d'un BAC Pro Commerce (mention très bien et major de promo, ouais je me vante mais j'ai bosser pour ! #serpentard). x'D  En vrai on s'en tape de ma vie c'est pas le sujet *tousse*

Ce blog est mon SECOND BLOG sur cette plateforme et j'en ai changé because c'était plus facile que de trier tout le bordel du premier (j'ai perdu mes codes, maladroit/e que je suis).

Je ne posterai ici que mes écrits, qui sont aussi disponible sur mon Wattpad (ICI, si jamais tu préfère Wattpad pour lire) et puis...voilà.

J'vais faire un peu de pub pour mes potes en passant because j'ai envie et qu'ils sont tous adorable et gentil et parfait et j'ai pas assez de mots pour les décrire:

-Lily Sawaka: Ma sister de l'écriture,because elle écrit bien mieux que moi (même si elle est trop modeste pour l'avouer) et qu'elle m'inspire tout les jours. C'est elle qui me motive quand je suis dans un mauvais mood pour écrire donc plein de bisous sur toi. Son blog: http://reve-of-manga.centerblog.net/

-Sayako Ito: La queen de toutes les queens de l'internet. Y'a pas plus badass et plus stylé qu'elle. C'est la plus âgé de nous donc on respecte ses aînées. J'ai rien de plus à dire mdr. Son blog: http://manga-luminos-sayako.centerblog.net/

-Tsuki Koori: La princesse de glace ailée avec un pouvoir de super vision de la mort qui tue. Mdr c'est le surnom le plus long que j'ai jamais créer. C'est aussi la meuf irl la plus kawaii que j'ai jamais vu,t'a envie de lui tirer les joues mdr,comme moi x'D Enfin je suis moins kawaii en vrai. x'D Elle fait une fanfiction My Hero Academia avec Lily donc c'est une raison de plus pour aller voir ce qu'elle fait parce que elle aussi écrit très bien,voir mieux que moi. Son blog: http://yomumanga.centerblog.net/

Bien sur,ce blog ne serait pas drôle sans quelque règles au préalable donc en voici quelque une:

*Tu peu*

-Mettre des J'AIMES et des COMMENTAIRES et ne pas en mettre aussi je force pas

-Me faire des commandes d'OS (sur mon Wattpad uniquement)

-Respecter les espaces de délires en ne venant pas insulter les gens qui font leur RP (même si c'est rare qu'il y en ai)

-Respecter les espaces de commandes,que je mettrais en lien dans le sommaire si dessous pour passer vos commandes,sinon elle ne seront pas prise en compte

-Me critiquer,mais s'il-te-plait,soit constructif

*Tu ne peu pas*

-Plagier

-Insulter

-Me draguer (je suis célib,et bien comme ça :P)

-Utiliser mes personnages ou ceux des autres sans autorisations préalables

-Faire des pubs en commentaires (dans tout les cas,elle seront pas filtrés par ma validation)

-Si vous êtes homophobes/transphobes ou autres,partez,je suis pan et genderfluid, et j'assume!!!

Bref,n'oubliez pas que la règle principale de ce blog est de S'AMUSEZ!

Alors éclatez vous!

Bonne visite!

Sasha / Anastasia.S.

SOMMAIRES DES ECRITS

My Hero Academia - Shadow Set

Harry Potter - Hard Breath

[WARNING] Cet article est un article variable. Il peu être modifié par l'auteur du blog (moi mdr) plus ou moins régulièrement. Il faut donc le consulté de façon assidu si tu veux te tenir au courant de l'avancer de ses projets...Un peu comme quand tu reçois du courrier par hibou !

Il y a aussi les chapitres et autres en cours d'écriture et à venir ensuite en dessous des annonces qui vont fluctuer régulièrement ! Si vous voulez vous renseigner sur ce qui arrive bientôt sans lire les annonces, consultez les !

ANNONCE DU 31 AOUT 2025 - 15:42

Hello ! Le Chapitre 2.2 de Hard Breath est en ligne !!

Bonne lecture à tous.tes !! <3

Sasha

MISE À JOUR DE LA PROGRAMMATION :

Dernier chapitre publié:

☯MHA Shadow Set - Chapitre 22

☯HP Hard Breath - Chapitre 2.2

Chapitres en cours de publication:

☯MHA Shadow Set - Chapitre 23 (publication le 7 septembre 2025)

☯HP Hard Breath - Chapitre 3.2 (publication le 28 septembre 2025)

☯MHA Shadow Set - Chapitre 24 (publication le 5 octobre 2025)

☯HP Hard Breath - Chapitre 4.2 (publication le 26 octobre 2025)

Chapitres en cours d'écriture:

☯MHA Shadow Set - Chapitre 25 (prévu pour novembre 2025)

Chapitres à venir:

☯HP Hard Breath - Chapitre 5.2

Le mot de l'auteur: Bonjour bonjour bonjour ! Bienvenue dans ce deuxième chapitre de ce deuxième arc ! Comme l'indique le nom de ce chapitre, vous allez vite découvrir que les dramas vont commencer. Je l'avais dit, cet arc va être nettement moins tranquille que le premier... Enfin bref, hâte de vous faire découvrir tout ça !

Petit pub exceptionnelle ! Si vous ne me suivez pas assidument, vous ne le savez pas encore, mais j'ai créer un compte Instagram lié à mes fics ! J'y posterai des fiches persos, des petits easter egg ex. ! Jusqu'ici, je n'ai posté que des contenus en lien avec mon autre fic mais vous inquiétez pas... Le contenu en rapport avec cette fanfic arrivera bien assez tôt ! :P L'identifiant de mon compte est @bastasiaka_wtp

Enfin bref, bonne lecture à tous.tes !

Sasha

TW de ce chapitre: Conflits, menaces et évocation de maltraitance sur un être vivant (implicite)

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Chapitre 2.2 - Première trahison

Chapitre corrigé

☼☼☼

Fred

Je pense qu'il y a certaines personnes que je ne comprendrai jamais. Percy, par exemple, qui passe son temps à réviser. Ou notre mère, qui nous exhorte à étudier davantage pour devenir comme nos frères : des exemples, préfets, et majors de promo.

Mais j'avoue que parmi les gens que je ne pensais pas comprendre... il y aurait un jour une de nos amies.

Depuis la rentrée, une bonne semaine et demie plus tôt, George et moi nous étions presque réjouis de revenir à Poudlard, principalement pour revoir nos amis. Mais là où Angelina, Lee et Alicia nous ont réservé la même attention que celle que nous avions pour eux avant les vacances... ce n'est pas le cas de Mikako.

Son silence radio durant l'été, c'était une chose que j'ai réussi à supporter. Après tout, qui sait ce qui s'est passé dans sa vie... Mais qu'elle nous ignore depuis le début de l'année et préfère passer du temps avec ses camarades de Serpentard, j'avoue que ça me dépasse.

Ça me dépasse, autant que ça m'inquiète. Autant, voire plus, que George.

Est-ce que nous devions nous y attendre ?

Je ne sais pas trop. Les réactions dans notre entourage sont mitigées. Angelina et Alicia n'ont clairement pas semblé surprises, malgré leur déception. Lee, lui, marche plus dans le déni, en essayant d'en parler le moins possible. George a un peu suivi son mouvement, même si je sens que ça le travaille. Et moi... j'ai du mal à me résigner sans savoir pourquoi Mika s'est soudainement éloignée sans explication.

Tout allait bien, pourtant.

Ses courriers étaient réguliers, ses vacances semblaient bien se passer, et pourtant, durant le mois de juillet, tout s'est soudainement arrêté.

Nous nous étions tous dit qu'elle reviendrait vers nous dès la rentrée, mais ça n'a pas été le cas.

Elle traîne juste avec l'un des 1re année de sa propre maison disons... 90 % du temps, et impossible de les approcher depuis que lui et son groupe d'amis semblent bien l'entourer. Je dirais même qu'elle nous évite en leur présence.

Est-ce qu'elle aurait honte ?

Trop de questions se bousculent dans ma tête dernièrement. Tellement que j'écoute à peine les conversations, et aujourd'hui ne fait pas exception.

D'un coup de coude douloureux dans les côtes, George me sort d'un énième moment d'absence en me hélant :

"- Frérot, Katie t'a posé une question ! Tu pourrais revenir avec nous dans le monde réel ?"

Je tourne les yeux vers lui, un peu hagard, avant de tourner mon attention sur Katie Bell, la nouvelle recrue de notre bande d'amies. Elle est arrivée parmi tous les élèves de 1re année et a été d'office admise à Gryffondor. Alicia et Angelina l'ayant recueillie sous leur aile quand elle s'était installée à côté de nous à table, clairement intimidée, c'est plutôt naturellement qu'elle avait été intégrée au groupe.

Celle-ci me scrute avec curiosité, comme si elle venait de me poser une question d'ordre capital. Je bégaye donc :

"- Pardon ? Tu disais ?

-Je demandais si vous pensiez qu'il était possible de négocier avec Charlie pour me laisser intégrer l'équipe de Quidditch dès cette année ? J'ai vraiment envie de jouer... George dit que c'est impossible, mais je veux ton avis."

Je me retiens de pouffer de rire, amusé par cette demande incongrue. Les 1re année ont interdiction formelle de faire partie de l'équipe de Quidditch, et même Charles, en tant que capitaine de l'équipe de Gryffondor, ne peut rien y faire.

Cette règle est stipulée dans le règlement intérieur de l'école. Quiconque tenterait de l'enfreindre se verrait immédiatement renvoyé. C'est le cas depuis des siècles, et cela n'est pas prêt de changer.

"- Clairement, j'ai tendance à dire que rien n'est impossible... Mais là, tu en demandes beaucoup. ,je décide d'avouer, pour ne pas laisser de faux espoirs à notre amie, Dans tous les cas, si tu dois demander à intégrer l'équipe cette année, même à titre exceptionnel, ce n'est pas aux capitaines qu'il faut t'adresser. Plutôt à Dumbledore, qui est relativement intouchable."

Ce fait fait bougonner Katie, mais elle sait que j'ai raison.

On ne va dans le bureau de Dumbledore que si l'on a fait une énorme bêtise... ou un exploit digne d'un champion.

Mais étant donné que George et moi n'ayons encore jamais été convoqués chez lui, cela m'étonnerait que notre amie y parvienne. Ou qu'elle le convainque de sa capacité à jouer au Quidditch en tant que 1re année.

Ses notes en cours de vol, qui sont très bonnes, n'y changeront rien.

J'échange un regard avec George, qui ne fait qu'approuver mes paroles en disant avec plus de retenue :

"- C'est pas si grave, tu sais. En attendant, tu pourras toujours rester avec Lee dans les gradins pour nous encourager. La première année passe très vite, tu verras."

Ses paroles n'ont pas vraiment le don de calmer notre amie, mais au moins, elle esquisse un sourire.

Sa déception est compréhensible, mais avec son niveau, elle décrochera une place dans l'équipe sans problème dès l'année prochaine. J'en suis certain.

J'ébouriffe ses cheveux en la taquinant, relevant qu'elle ressemble à un canard avec sa moue boudeuse. Elle me repousse avec force en faisant mine de s'offusquer, nous faisant rire en chœur.

À défaut de vraiment bien m'entendre tous les jours avec Angie et Alicia, son côté un peu garçon manqué me permet de mieux m'entendre avec elle. Elle me fait penser à Ginny, sur quelques aspects. Ça explique peut-être notre complicité.

Mais les rires qui m'étouffent s'estompent rapidement quand je remarque la silhouette familière de Mikako en passant dans l'alcôve qui longe la cour intérieure du château.

Elle est assise sur un banc, un livre sur les genoux, et ne semble pas nous avoir remarqués.

Je marque un arrêt quelques secondes pour l'observer, ce qui attire aussi l'attention de George sur elle, puis celle de Katie.

"- Oh. ,lâche mon frère, qui, comme toujours, sait que j'ai quelque chose derrière la tête, Freddie, je ne suis pas sûr que ce soit...

-Elle est toute seule. je constate sans le laisser finir sa phrase, Peut-être qu'on pourrait tenter de lui parler ?"

Le pli entre les sourcils de mon jumeau est plus dissuasif qu'autre chose, mais rien n'y fait.

J'ai besoin de savoir. D'être fixé.

Si elle ne nous parle plus, si elle ne veut plus nous fréquenter, elle nous doit au moins des explications.

Je m'élance donc et saute par-dessus le muret qui nous sépare de la cour intérieure, alors que Katie demande à mon frère :

"- Qu'est-ce qui lui prend ?"

Je n'entends pas la réponse, car en quelques secondes, j'ai effacé les quelques mètres entre nous et le banc sur lequel Mikako est installée.

Celle-ci ne lève les yeux de sa lecture qu'à la dernière seconde, même si elle ne semble pas vraiment surprise de me voir.

Juste un peu... intimidée.

"- Salut Fred... ,elle se contente d'articuler calmement malgré tout,Je peux t'aider ?"

Je ne sais pas pourquoi, mais cette simple phrase fait remonter chez moi une certaine colère.

Celle d'avoir été ignoré, floué, mis de côté... J'en sais rien.

Son comportement m'horripile... C'est tout ce que j'arrive à me dire sur le moment. Et quand je suis énervé, j'utilise soit la force, soit...

"- Étrange... ,j'articule sur le ton du sarcasme, Tu nous ignores pendant presque deux mois, mais tu arrives encore à me différencier de mon frère."

Elle reste muette. Imperturbable face à ma réaction. Mais qu'est-ce qui lui prend, bon sang ?

Instinctivement, je serre les poings pour ne pas réagir plus violemment que nécessaire, mais elle comprend que je suis en colère. Pas de doute. Son silence rend juste les choses encore pires pour moi.

Après quelques secondes où elle me fixe sans réagir, je brise le silence en disant :

"- Sérieux ? Pourquoi tu nous évites depuis quelque temps ? On a dit quelque chose de mal ?!"

Aucune réponse.

Je tente de respirer, entendant George, et sûrement Katie, arriver en précipitation dans mon dos, et je garde mon calme. J'ajoute :

"- Réponds ! Je te jure, ton silence est insupportable...

- Et pourtant, ta colère est plutôt justifiée, non ? Alors autant te laisser l'exprimer... ,réplique-t-elle du tac au tac en refermant son livre sur ses genoux, sans une once de malveillance dans la voix."

Cette fois, elle me coupe dans mon élan. Elle n'a pas tort : ma frustration, ma colère, elle la mérite presque. Et pourtant... ça me frustre encore plus qu'elle ne cherche même pas à se défendre.

Elle se sait en tort, mais aucune justification valable à son comportement ne vient étayer les faits. Son silence est assourdissant, et le mien aussi, tout à coup.

George en profite donc pour réagir et s'interpose.

"- Salut Mika. ,dit mon jumeau en me passant devant, avec un rire gêné, Désolé si on te dérange en pleine révision. Fred était juste... impatient de te parler.

- Ça va, il ne me dérange pas. ,assure la blonde avec un petit sourire poli, Je le comprends, ça fait un bail qu'on ne s'est pas vus..."

Je m'apprête à ouvrir la bouche pour émettre un doute, mais le regard de mon frère me dissuade aussi vite que l'idée m'est venue. Il me saisit le bras fermement, d'un air de dire "Je ne laisserai pas envenimer plus la situation, qui est déjà délicate."

Et il rend son sourire poli à notre supposée amie.

Pour autant, sa curiosité, à lui aussi, semble prendre le dessus, car il enchaîne en demandant :

"- C'est vrai qu'on ne t'a pas vue depuis un moment. Tu t'es fait de nouveaux amis, à ce qu'il paraît ? C'est cool...

- Ouais. On peut dire ça..., bégaye-t-elle, l'air soudainement gênée, Des nouveaux amis..."

Je serre les dents. Alors c'est ça ? On lui fait honte, par rapport à ses nouveaux amis ?

Elle est en train de donner raison à Angelina et Alicia, qui pensent qu'elle croit qu'on vaut moins bien qu'eux ?

Ma frustration monte de nouveau en pique.

Puis redescend quand elle enchaîne en disant :

"- Ils sont moins drôles que vous... Mais ils sont cool."

Ça me donne presque satisfaction, qu'elle dise ça. Je deviens moins amer, mais ne baisse pas ma garde pour autant.

Elle a beau nous ignorer... elle ne nous déteste pas totalement non plus, au moins.

George nous scrute tour à tour, comme si nous étions en train de nous battre silencieusement, et elle ne cache pas son trouble.

Comme elle l'a toujours fait, je remarque qu'elle tire sur le bout de ses gants au niveau du coude, ce qui est un tic nerveux de sa part.

Je lâche alors platement :

"- Alors tout va bien ? Pourquoi tu nous évites ?

- Je... Disons que mon été n'a pas été de tout repos... ,bégaye-t-elle, jetant un regard oblique en direction de Katie dans mon dos, comme si elle craignait de dire quelque chose de délicat, On pourrait s'expliquer... en privé ?"

La 1re année ne semble pas s'offusquer d'être de trop.

Elle sourit faiblement, l'air légèrement intimidée, mais pas effrayée ni dégoûtée par Mikako, et s'apprête à obéir.

Mais je l'arrête en disant :

"- Quelles que soient tes excuses, elle peut les entendre. Elle fait partie de nos amis après tout. Je lui fais confiance."

Katie s'apprête à protester, mais cette fois c'est la Serpentard qui la devance, haussant les épaules.

"- Très bien. Si tu le dis."

Alors Katie reste, tout en se tenant un peu en retrait derrière moi et George, et notre amie se lance :

"- Pour éviter que mes parents ne tombent sur nos échanges par courrier, je sollicitais l'aide d'une de mes elfes de maison pour s'occuper de les poster. Quelqu'un de confiance... Le souci, c'est que... cette elfe de maison a eu un accident, et je me suis retrouvée assignée à un autre de ses camarades. Et à partir de là...

- Tu as décidé de ne plus prendre le risque de nous répondre... ,conclut George, Pour éviter que tes parents ne découvrent que tu envoyais du courrier à tes amis dans leur dos."

Il a dû viser juste, car Mika baisse les yeux, et acquiesce.

Bon. Au moins, ça explique une partie de l'histoire...

Mais...

"- Ça n'explique pas pourquoi tu nous ignores depuis le début de l'année. ,je rétorque sans grande délicatesse, Ça aussi, tu as une explication ?

- À vrai dire, oui, mais... C'est compliqué."

Je le vois immédiatement, car Mikako jette un regard oblique autour d'elle, comme pour s'assurer que nous ne sommes pas écoutés, ou observés.

Je ne peux pas la blâmer : les murs ont des oreilles, surtout chez les Serpentards.

Ils adorent les ragots, et créer des problèmes pour le moindre détail. Alors il vaut mieux être prudent.

"- Vous vous souvenez, quand j'ai insinué l'année dernière qu'en dehors de vous, j'avais eu qu'un seul ami, auparavant ?"

Une conversation dans le genre me revient vaguement en mémoire.

À vrai dire, ça ne m'avait jamais vraiment préoccupé... Cet ami mystère, elle semblait y tenir, mais je n'avais jamais pris le temps de l'interroger dessus.

Peut-être qu'on aurait dû ?

"- Eh bien... Il est rentré ici cette année, à Serpentard, et...

- Et tu passes ton temps avec lui. ,conclut encore George en la voyant bafouiller, C'est le petit brun qui reste collé à toi toute la journée ?"

Elle confirme en silence, et je soupire.

Si ce gars est un Serpentard... ça ne sent pas très bon.

Le fait qu'elle nous ait volontairement ignorés à cause de lui, du moins, me donne un très mauvais pressentiment.

"- C'est quoi son nom ? Peut-être qu'on pourrait essayer de l'intégrer..., tente mon jumeau, plein d'espoir.

- Blaise Zabini. ,devance Katie avant que notre amie n'ait pu répondre, Honnêtement, je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Ce gars est un vicelard... et un gamin pourri gâté.

- Tu le connais ? ,je demande, surpris.

- Ouais. Il est dans la même année que moi. ,grommelle notre amie en roulant des yeux, Et j'ai été en binôme avec lui au dernier cours de potions. Il a été exécrable, sans grande surprise. J'ai essayé d'être sympa, pourtant."

Ça, je veux bien le croire.

Il est sûrement comme la plupart des Serpentards, et ça veut dire qu'il essaye sûrement volontairement de nous éloigner de notre amie...

Doucement, Mikako s'interpose pour le défendre :

"- Je m'excuse s'il a été méchant mais... Il n'a vraiment pas mauvais fond. Il est du genre très influençable, et je pense que ses fréquentations sont loin d'être les meilleures. J'essaie de lui en parler, mais il va falloir du temps pour qu'il s'y fasse...

- Mouais... ,répond notre nouvelle amie, perplexe, Pas sûre qu'il soit du genre à changer facilement. Mais soit...

- Pourquoi ne pas directement nous l'avoir présenté ? ,renchérit George, Peut-être qu'on aurait pu le convaincre de changer d'amis avant qu'il ne s'en fasse ?"

Mika s'apprête à nous répondre, mais est coupée dans son élan quand son nom retentit à travers la cour.

Quand on parle du loup, justement...

Je me retourne et vois Blaise Zabini approcher avec un air méfiant peint sur le visage. Il ne semble pas en colère, juste... pris de court par notre présence.

Il nous ignore en arrivant à notre niveau et s'adresse directement à la blonde :

"- Tout va bien ? Ils ne t'embêtent pas j'espère ?

- Bonjour à toi aussi, Zabini. ,répond Katie sur un ton de sarcasme, Contente de te voir."

Il l'ignore, mais je ne peux m'empêcher de pouffer de rire. Elle ne manque pas de culot, ni d'arguments.

Le noiraud ne sort malgré tout pas de ses gonds. Il reste plus calme que la plupart de ses camarades face à la provocation... pour le moment.

"- Non, Blaise... , répond Mikako en essayant d'ignorer les pitreries de notre amie, mais en esquissant un petit sourire amusé, On discutait juste, ne t'inquiète pas.

- Oui. ,je rajoute, tout de même sur la défensive, On est ses amis, nous aussi. Pourquoi on n'aurait pas le droit de lui parler ?"

Un silence tombe sur notre groupe, uniquement brisé par un grommellement de la part de mon jumeau qui marmonne :

"- Bon sang, Fred..."

Et c'est là que je comprends ma bêtise.

À la façon dont le regard de Zabini me fusille, je devine qu'il ne semble pas au courant de notre amitié avec Mika. Et que l'idée ne le réjouit pas.

Les dents serrées, il croise les bras et peste :

"- Ça, ça m'étonnerait. Mika ne se rabaisserait jamais à devenir amie avec des traîtres à leur sang comme vous. C'est contre sa nature..."

Oh. Une insulte. Comme c'est original.

Si la stupéfaction ne me clouait pas sur place, je pense que j'aurais répliqué, mais... sur le moment, je réalise seulement que Mika n'a pas essayé de lui parler.

Elle ne lui a rien dit.

Elle lui ment.

"- Hein ? ,clame-t-il en se tournant à nouveau vers la blonde dans l'espoir qu'elle confirme."

Mais elle reste silencieuse. Muette. Son visage parle pour elle.

Elle pince les lèvres, triturant ses mains entre elles nerveusement, et ça suffit pour que Zabini comprenne à son tour.

Cela m'aurait presque réjoui, habituellement, de voir son visage lisse se décomposer...

Mais là, il me fait presque pitié.

"- Hein, Mika ? ,il répète, dans l'espoir qu'elle réponde encore par l'affirmative.

- Blaise, écoute... c'est pas forcément faux. ,articule-t-elle avec un petit sourire embarrassé, Je me suis bien entendue avec eux l'année dernière et...

- Et tu as décidé que c'était judicieux de ne pas l'évoquer ?! ,s'esclaffe-t-il, complètement désarçonné, Super idée !"

Il hausse le ton, en colère, et je le comprends. J'aurais sûrement eu la même réaction, à sa place.

Notre petit groupe reste muet face à la dispute, voire même embarrassé.

Quelques têtes et regards curieux se tournent dans notre direction, rendant la scène d'autant plus gênante.

Dans sa lancée, Blaise les ignore et continue un petit monologue :

"- Je ne sais franchement pas ce qui te prend ces derniers temps, mais tu es étrange. Entre les secrets cet été, le fait que tu aies du mal avec nos camarades, et maintenant ça, je ne te comprends plus. Sérieux, qu'est-ce qui t'arrive ?! Tu es en train de devenir folle ?"

Mika ne cherche même pas à se défendre, et se mord clairement l'intérieur de la joue.

Elle triture son gant, comme elle le fait toujours quand elle se sent mal à l'aise, et laisse son ami finir de s'exprimer.

Quand il s'arrête enfin pour reprendre son souffle, elle saute sur l'occasion et articule :

"- Écoute, on peut en parler plus tard en privé ? Je...

- Non ! Ne t'embête même pas.,la coupe-t-il sèchement, ¨Passe du temps avec tes amis débiles si ça te chante, mais ne viens pas me parler. Pas tant que je ne reviens pas vers toi. Ça sert à rien, de toute façon. J'y arriverai pas."

Et sur ce, il tourne les talons, et s'éloigne presque en courant comme une furie.

Mikako se redresse, presque prête à le suivre, mais se ravise.

Elle respecte son espace, et se rassoit, ravalant clairement ses larmes en se renfonçant dans son banc.

Étrangement, et stupidement, sur le moment... je n'arrive pas à la prendre en pitié.

Si elle est capable d'omettre notre existence à son meilleur ami, qu'est-ce qu'elle peut bien nous cacher, après tout ?

Elle est capable de nous mentir de façon éhontée.

Sans forme de pitié, je dis donc froidement :

"- Eh bien. C'était plutôt mérité.

-Fred ! ,s'offusque mon jumeau en me frappant l'épaule du plat de la main, Ne sois pas méchant ! Vu sa réaction, je comprends qu'elle ne lui ait rien dit...

-Non. ,corrige la blonde en remettant sur son visage un pâle sourire de façade, Il a raison, je l'ai bien cherché, pour une fois. Je n'aurais pas dû omettre ça, et vous ignorer... C'était stupide. Je vous dois des excuses..."

Au moins, elle a la jugeote de le reconnaître.

Mais mon frère est plus gentil que moi. Trop doux, même, je dirais, au vu de ce qu'elle vient de faire.

Je reste silencieux tandis qu'il continue comme si de rien n'était :

"- Ce n'est rien, franchement. Tu as fait ce qu'il fallait pour te protéger, même si... l'option n'était pas forcément la meilleure. On t'apprécie toujours, et si tu veux revenir manger avec nous, de temps à autre, pour ne pas te sentir trop seule... tu peux. Tu seras toujours la bienvenue. Hein, Fred ?"

Je sors de ma torpeur, un peu agacé qu'il me mêle à ses promesses mais bon...

Faire preuve d'un peu de pitié ne peut pas me tuer, si ?

"- Ouais... ,je finis par bougonner, toujours un peu blessé par ce qu'il s'est passé, Si tu veux."

Mikako lève un regard implorant dans ma direction, comme pour me supplier de lui pardonner...

Mais je reste blessé dans mon ego. Pour l'instant, je préfère détourner les yeux et montrer que je ne lui fais pas totalement confiance.

Elle renifle, probablement blessée elle aussi...

Mais qu'est-ce que j'en ai à faire ? Pourquoi ça me fait un drôle de pincement au cœur ?

"- J'essaierai, George... ,répond-elle d'une petite voix triste, Merci de me croire, en tout cas.

- Je t'en prie. ,répond mon frère avec un sourire rayonnant qui remonterait le moral à plus d'un, C'est normal entre amis."

Elle semble opiner, mais je ne la regarde toujours pas.

Au vu de ce que je viens de découvrir, je ne suis pas sûr de lui réaccorder ma confiance tout de suite.

Je ne m'en cache pas, mais personne ne m'en tient rigueur. Je sais que je ne serai pas le seul à le faire, mais cette punition est nécessaire si elle veut comprendre la leçon.

Nous la laissons ainsi, après l'avoir saluée et nous être assurés que ça irait pour elle.

Je ne décroche pas un mot sur le chemin du retour, laissant mon frère papoter tranquillement avec Katie à propos de notre amie et lui demander son avis sur elle.

Quand nous sommes suffisamment loin pour répondre sans être entendus, elle dit :

"- Je comprends ta réaction. Elle n'a pas l'air d'avoir un mauvais fond, après tout. Je pense qu'on peut lui laisser une seconde chance."

J'aimerais pouvoir me montrer aussi optimiste.

Mais je laisse mon ego m'aveugler, et ne suis pas prêt, pour l'instant, à laisser passer cette erreur, qui, si elle se reproduit, pourrait bien mettre fin définitivement à notre amitié.

A suivre...

☼☼☼

Nombre de mots: 3658 mots

Date de publication: 31/08/2025

Dernière mise à jour: 31/08/2025

Le mot de l'auteur: Sur la route des vacanceuhhhh ! Même en vadrouille je poste mes chapitres eheh ! Bon... J'ai honnêtement un peu la gerbe parce que ma mère est actuellement en train de conduire mais promis je sais me retenir (je vais surtout arrêter l'ordi une fois que j'ai fini) ! Bref : DERNIER CHAPITRE DE CET ARC !!! On va attaquer une partie un peu plus accès sur les OC (enfin) même si on continue de suivre l'histoire originale ! J'espère que ça vous plaira !

Bonne lecture à tous.tes !

Sasha

TW de ce chapitre: Conflits, menaces, et violence (peu graphique) / Chapitre évoquant un personnage LGBT, si vous êtes homophobe, passez votre chemin

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Chapitre 22 - L'après-bataille

Chapitre corrigé

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Une semaine. C'est le temps qu'il a fallu pour régulariser la situation après l'apparition de High-End. Rien n'était plus pareil, depuis le combat qui avait failli coûter la vie au nouveau n°1 des héros, mais cela faisait déjà un moment que les choses étaient en phase de changer. Surtout depuis qu'All Might avait pris sa retraite. Alors tout le monde s'y faisait... Et la vie continuait.

À la télévision, on continuait malgré tout de parler des événements du week-end précédent. C'était visiblement le sujet préféré des journalistes, car on en entendait parler sur toutes les chaînes d'infos, en boucle, toute la journée : des images de réparations des dégâts, des rediffusions des images, des témoignages. Tout cela aurait pu être barbant, à force... Mais tout le monde continuait de suivre fébrilement les informations, juste au cas où un autre accident se produirait.

À Yuei aussi, on continuait de se renseigner sur tout cela. Tôt ce dimanche matin, n'arrivant plus à trouver le sommeil, Anastasia s'était levée et avait phasé devant la télévision, son téléphone à la main. Le message qui s'y affichait était la raison de son insomnie :

R.-Trouve mieux. Si tu continues de stagner, ils menacent de te faire revenir ici.

Elle s'était retournée dans son lit dès la réception de cette information. Retourner à Shadow Hunter ? Elle avait presque oublié que c'était une possibilité. L'idée même de retourner parmi les élèves de son école, avec les professeurs, les cours et... tout le reste. C'était presque comme si elle faisait un cauchemar.

Le message lui avait mis la boule au ventre. Mine de rien, son séjour à Yuei avait mis en lumière beaucoup de choses dans la tête de la jeune fille. Trop de choses.

La blonde s'était fait promettre de ne pas s'attacher, de ne pas se lier d'amitié avec qui que ce soit, de tout faire pour rester la plus neutre possible. Mais mise face à sa propre faiblesse, elle ne pouvait que se rendre à l'évidence : elle s'était ratée sur tous ses points.

La seule idée de devoir retourner à Shadow Hunter l'effrayait, car ça voulait dire qu'elle ne verrait plus jamais les amis qu'elle s'était faits ici... Et que l'enfer reprendrait. Et elle s'était déjà battue une fois pour en sortir temporairement ; le refaire serait donc une étape peut-être trop dure à surmonter une seconde fois.

Roulant sur le dos, Anastasia quitta l'écran de télévision des yeux. Elle avait beau savoir que le soleil était déjà levé depuis un moment... une soudaine envie de dormir l'étreignit. Elle ferma donc les yeux et décida de piquer un petit somme, histoire d'être reposée... Ou pas.

Alors qu'elle était en train de s'assoupir, Lightnight sentit le poids d'une personne s'appuyant sur le dossier du canapé, la forçant à ouvrir les yeux. Elle reconnut immédiatement Lily, qui, les cheveux attachés en queue de cheval haute, la regardait avec un petit sourire neko. Anastasia haussa les sourcils, surprise que, pour une fois, la bleue se montre si matinale un week-end, et marmonna :

"-Salut ! Déjà debout ?

-Ouep ! ,répondit sa camarade en hochant la tête, Et je te cherchais. Ton lit est si inconfortable que tu as décidé de dormir dans la salle commune ?"

Anastasia se redressa sur ses coudes, retenant un bâillement, et haussa les épaules. Elle ne voyait pas comment expliquer à son amie pourquoi elle avait fait une insomnie et était venue jusqu'ici... Elle ne pouvait pas expliquer sans la mettre potentiellement en danger. Pas honnêtement du moins. Elle éluda donc la question en en posant une autre.

"-Pourquoi tu me cherchais ?

-Oh, ça... Uraraka m'a envoyé un message..., expliqua Skyao en semblant ne pas remarquer sa technique d'évitement, La 1-A fait un petit déjeuner commun dans leur internat, elle m'a proposé de venir. Je me disais que tu pourrais être aussi intéressée !

-Pourquoi pas. , avoua la blonde malgré son manque de sommeil, On doit y aller tout de suite, je suppose ?

-Exactement. Avant que les autres ne mangent tous les pancakes."

Anastasia finit de se relever, éteignant la télévision au passage avant de suivre son amie. Comme c'était le week-end, l'internat de la classe découverte était quasiment désert, mais cela ne les gênait pas. Elles étaient souvent les seules à rester les week-ends. Rendre visite à sa famille adoptive n'était pas donné pour Lily, car elle ne vivait pas à côté. Quant à Anastasia... retourner à la maison familiale représentait trop de risques pour elle, autant que pour ses frères et sœurs.

Sayako aussi était censée rester le week-end, mais elle ne la vit nulle part. Elle demanda donc :

"-Ito ne vient pas avec nous ?

-Elle est déjà là-bas. , expliqua Lily alors qu'elle sortait de l'internat, dans l'air frais du matin de début d'hiver, Pas besoin de l'attendre."

Aucune des deux ne semblait s'en étonner : Sayako attendait rarement que les autres arrivent pour partir à l'aventure. Elle fonçait dans le tas, et s'attirait souvent des ennuis. Mais les autres s'y étaient faites. C'était dans son tempérament.

Les deux adolescentes se mirent donc en route, en silence dans un premier temps.

Depuis quelques jours, Anastasia trouvait le comportement de Lily avec elle étrange. La bleutée avait tendance à la fixer intensément, à lui jeter des coups d'œil en biais pendant les cours... voire même parfois à la suivre. Elle se pensait peut-être discrète durant ses filatures, mais la blonde s'assurait de toujours la semer quand il s'agissait d'informations sensibles.

Et aujourd'hui, c'était un peu la même chose. Du coin de l'œil, Skyao surveillait le moindre de ses faits et gestes, ce qui dérangeait un peu la blonde. Elle était venue aussi pour partiellement avoir la paix, pas pour se faire observer et suivre de nouveau dans tous les coins.

Malgré tout, elle sentait que cette inquiétude ne partait pas d'une mauvaise intention. Que Lily semblait plus s'interroger pour des raisons qu'elle ignorait, et que ça commençait à rendre leur relation bizarre. Alors, profitant de leur isolement du reste de leurs camarades, elle se décida à briser la glace :

"-Tu sais que si tu as quelque chose à me dire, tu peux le faire, n'est-ce pas ? ,demanda Lightnight sur un ton qui se voulait nonchalant.

-Oh... Heu... Oui..., bégaya la bleutée, prise de court par l'intervention de sa camarade qui sentait son regard inquiet sur elle, Bien sûr."

Puis, un ange passa.

Quoi que Lily eût à demander, elle n'osa pas le faire. Pas immédiatement du moins.
Lightnight fit quelques pas avant de se rendre compte que sa camarade ne la suivait plus, et s'était arrêtée net. Elle se stoppa à son tour, fronçant légèrement les sourcils, avant de réaliser que Lily était en train de chercher ses mots. Elle lui laissa prendre le temps, et la bleue réussit alors à balbutier :

"-C'est que... Au Festival... Avant le spectacle... J'ai, sans le vouloir, entendu une conversation que tu as eue et..."

Et ? Anastasia se crispa. Si elle s'en référait à son instinct, Lily parlait de sa conversation avec Ryana. Qu'avait-elle entendu ? Ou vu ? Prenant une légère inspiration pour ne pas montrer son trouble, la blonde la laissa continuer.

"-Et je voulais savoir si cette personne avec qui tu étais au téléphone t'avait blessée ? Je n'ai entendu que la fin de votre discussion, mais ça avait l'air tendu... Alors si tu veux en parler... Je suis là."

Anastasia soupira presque de soulagement. Ouf. Elle n'avait rien entendu de compromettant. Elle allait pouvoir rattraper le coup. Sa camarade ne s'était pas mise en danger par accident... Elle n'aurait pas besoin de le signaler.

"-Non. , se contenta de répondre la blonde avec un petit sourire pour tenter de rassurer la bleutée, Je ne veux pas vraiment en parler. Mais tout va bien, ne t'inquiète pas."

Lily se permit une moue, seulement à moitié convaincue.

Elle ne pensait pas que cette conversation tomberait sur le tapis aussi tôt. Elle avait été prise de court. Elle avait manqué de discrétion en observant sa camarade, ce qui les obligeait à s'expliquer maintenant... Mais durant toute la semaine précédente, ses observations et ses filatures ratées ne l'avaient menée qu'à une conclusion : il y avait quelque chose de vraiment louche avec Lightnight.

Elle ne pensait pas que la personne avec qui elle avait conversé était une personne au téléphone. Elle avait créé cette excuse pour mettre la blonde à l'aise, en confiance. Mais elle en était certaine : la personne avec qui Anastasia avait été était présente dans l'enceinte de l'école durant le Festival... D'une façon ou d'une autre. Mais elle sentait aussi que la situation était trop délicate pour l'admettre, alors elle fit mine de ne rien avoir percuté.

Elle jouait les idiotes, et cela fonctionnait.

Cela n'empêcha pas Anastasia de voir que sa camarade était perplexe. Et qu'elle prenait la situation très au sérieux. Sa mission maintenant était de la préserver et de la protéger au maximum en lui mentant... Ou du moins, en se montrant assez maline et convaincante pour lui assurer que tout ça n'était rien de grave. Et dans ce genre d'occasion, quoi de mieux que la carte de la semi-vérité pour masquer son mensonge ?

Elle finit donc par soupirer après quelques secondes de silence :

"-Si tu veux tout savoir... J'étais au téléphone avec mon ex. On était en train de rompre, à ce moment-là. C'était pas facile, mais je fais avec.

-Oh... Ok."

Donc c'était juste une rupture amoureuse ? Ou c'était plus ? Dans un sens, la personne l'avait menacée, et Lily s'inquiétait... Elle sentait la pointe de mensonge que cachait cette semi-vérité, mais elle devait se rendre à l'évidence : elle n'en saurait pas plus aujourd'hui. Si elle voulait savoir exactement ce qui était en train de se passer, elle allait devoir encore enquêter un peu...

"-Alors ? Rassurée ? ,demanda Anastasia en scrutant son visage un peu perdu.

-Oui. Oui, pardon. , souffla la bleue en chassant son trouble, avant de demander, Elle n'est pas dangereuse, au moins ?

-Non. Du moins, pas assez pour que je ne puisse pas gérer la situation si elle revient vers moi. T'inquiète."

Ça, elle en doutait. Mais elle se garda bien de le dire.

Anastasia bouscula légèrement sa camarade pour la sortir de son mutisme, en décidant de la taquiner un peu.

"-Tu as l'air surprise que je sois sortie avec une fille, en tout cas. Ça fait souvent cet effet, il paraît que je ne transpire pas la bisexualité !

-Quoi ?! Non ! Enfin... Si ! Je suis juste surprise que tu aies décidé de m'en parler. Tu es si secrète, d'habitude...

-Il faut croire que je suis pleine de surprises. , répondit Lightnight du tac au tac en saisissant son bras, Allez, en route, les pancakes nous attendent."

Lily se laissa tirer sur le chemin sans demander son reste. La blonde n'était pas décidée à lui avouer toute la vérité. À part continuer de l'observer, en veillant à se montrer discrète cette fois, elle ne pouvait pas faire grand-chose de plus.

Comme si elle voulait changer de sujet, Anastasia continua la conversation tout en marchant, demandant sur un ton détaché :

"-Tout se passe bien pour Koori-san ? Elle est partie hier, et je me disais que tu avais peut-être eu des nouvelles. Tu sais... Par rapport à son père."

La bleue opina. Oui. Des nouvelles, elle en avait eu un peu. Mais Tsuki était partie la veille très tôt avec Aizawa pour rendre visite à son père dans l'hôpital où il était encore dans le coma, à Tokyo. Celui-ci ne se réveillait pas depuis qu'on l'avait retrouvé, mais son état étant stable, les médecins ne se montraient pas inquiets. Il aurait peu de séquelles physiques... Pour ce qui était du mental, cela restait encore à déterminer.

Son dernier message datait de la veille ; Lily n'avait pas cherché à se montrer insistante. Après tout...

"-Je pense qu'elle profite du voyage pour passer du temps avec sa sœur. Mais aux dernières nouvelles, tout va bien.

-Cool. C'est vraiment horrible, tout ce qui lui arrive. Elle mérite un peu de temps en famille."

Lily approuva de nouveau, et la conversation s'arrêta là.

Les deux filles touchaient enfin au but, arrivant vers l'internat des 1-A et vers leur petit-déjeuner bien mérité. Mais alors qu'elles s'apprêtaient à entrer dans l'internat, la porte s'ouvrit vers l'extérieur, manquant de les frapper. Les deux filles reculèrent avec d'excellents réflexes, tombant nez à nez avec All Might qui quittait le bâtiment. Celui-ci les scruta du haut de sa maigre stature, avant de leur adresser un sourire navré et de lancer :

"-Jeune Sawaka. Jeune Skywalker. Navré, je ne vous avais pas vues. Vous allez bien ?

-Ça va, merci. , répondit poliment la blonde en hochant la tête respectueusement face à son professeur, La porte nous a à peine frôlées.

-Tant mieux. Je ne voulais pas vous surprendre ainsi, mais nous sommes pressés."

Derrière lui, le talonnant de quelques pas, Shoto sortit à son tour de l'internat, un sac sur l'épaule. Les deux filles semblèrent surprises, mais le saluèrent calmement. Il leur rendit la politesse.

"-Vous allez quelque part ? Je croyais que les cours de rattrapage de ce week-end étaient annulés ! ,demanda Lily, sans pouvoir retenir sa curiosité.

-J'ai un repas de famille. , expliqua platement le bicolore d'un air indifférent, Mon père est sorti de l'hôpital ce matin, et ma sœur insiste pour qu'on profite de l'occasion pour se rassembler en famille. Alors je vais là-bas pour le week-end.

-Oh. Cool."

Le jeune Todoroki haussa les épaules sans trop savoir quoi en penser, perplexe. Il avait toujours cette réticence à fréquenter son père mais... Le voir presque mourir en direct à la télé avait remis les choses en perspective. Et aussi, il voulait faire plaisir à Fuyumi en y mettant un peu du sien.

Sa sœur était peut-être la seule personne à vouloir maintenir le lien familial entre eux... Après tout. Il ne voulait pas la blesser.

À côté de lui, All Might semblait un peu mal à l'aise de cette conversation. Il tapotait du pied, détournant les yeux pour éviter d'avoir à parler de son rival... mais aussi pour éviter de fixer Lily.

Elle lui était tellement familière. Cela faisait presque 16 ans maintenant, mais ses yeux azur et son petit air de famille avec Skyfall, son ancien partenaire et collègue, étaient... frappants. Comme lui, elle semblait d'ailleurs très observatrice, car elle releva son état d'esprit sans filtre :

"-Vous avez l'air nerveux, All Might. C'est dû au fait que vous allez revoir Endeavor après tout ce temps ?

-Hein ? , bégaya le héros, pris de court par la question, Quoi ? Heu... Non. Enfin si. Mais je vais rester dans la voiture. Donc on ne se croisera même pas.

-Il y a intérêt. , se permit de commenter Shoto d'un air détaché, Si mon père vous voit..."

Il ne finit pas sa phrase, mais son regard fut suffisamment équivoque pour faire comprendre qu'une rencontre entre les deux n'apporterait rien de bon. Lily rit nerveusement, essayant de cacher très mal son malaise, et contourna les deux hommes pour pousser la porte de l'internat. Avant de s'éclipser à l'intérieur, elle dit :

"-Bon courage en tout cas. J'espère que ton père va mieux, Todoroki."

Le bicolore la salua d'un signe du menton avant qu'elle ne disparaisse à l'intérieur. Puis il se tourna vers Anastasia, qui s'était figée sur le pas de la porte. Celle-ci le fixait d'un drôle d'air. On aurait presque dit qu'elle était... inquiète ?

Ses soupçons furent confirmés quand elle demanda :

"-Ça ira ? Avec ton père, je veux dire... Vous n'avez pas une relation très cordiale alors...

-Ça ira. , assura le bicolore avec un petit sourire, Merci de t'inquiéter."

C'était touchant, de la voir enfin libérer un peu ses inquiétudes vis-à-vis de ses camarades. Plus il la connaissait, plus Shoto sentait qu'elle pourrait devenir une bonne amie. Et qu'elle le comprenait, dans un sens. Elle n'en avait jamais vraiment parlé, mais le peu de fois où il avait parlé de son père avec elle... C'est comme si elle vivait la même chose. Ou quelque chose de similaire. Elle n'en avait jamais parlé, mais il ne serait pas étonné d'apprendre qu'elle ne s'entendait pas vraiment avec son paternel, elle aussi.

Bref.

Il sortit de sa torpeur quand All Might lui prit l'épaule en lui disant qu'il fallait y aller. Ils étaient déjà en retard. Il opina, le suivant sur les marches, alors que derrière lui, Anastasia restait sur le pas de la porte. Avant qu'il ne soit hors de portée d'oreilles, elle dit :

"-Bon courage."

Mais quand il se retourna pour la remercier, elle jetait un coup d'œil sur son téléphone. Il ne fut pas sûr, car All Might le poussa à grimper sur la place passager, mais il aurait juré voir ses sourcils se froncer. Quelque chose l'inquiétait ? Il voulut s'en assurer au moment où la voiture démarrait, mais c'était trop tard. Elle avait déjà disparu à l'intérieur. Et lui, il s'éloigna de l'internat en voyant le bâtiment disparaître dans le rétroviseur.

Quand elle entra dans l'internat, la porte claqua derrière elle. L'ambiance à l'intérieur était, comme toujours, joyeuse et active. Toute la 1-A était rassemblée autour d'une table, un riche petit-déjeuner trônant au centre de celle-ci. Les élèves discutaient entre eux, ne la voyant pas se glisser sur la place libre à côté de Lily ou la saluant vaguement avant de reprendre leurs conversations.

Elle se fit toute petite à partir de là. Même si elle s'intégrait dans les conversations... elle ne participa que peu, triturant son téléphone presque tout du long.

De toute façon, l'attention de ses camarades était centrée ailleurs. Tous ne parlaient que d'une chose : l'étrange cours de pratique qui allait lancer la semaine le lendemain. Aizawa, qui assurait toujours les réunions de classe en fin de semaine, avait demandé à tous les élèves de se présenter en costume sur le terrain d'entraînement Gamma pour une journée de cours spécial. C'était inhabituel, car ils étaient normalement censés se présenter pour un cours d'anglais avec Present Mic.

Cela voulait dire que quelque chose se préparait, et ça déchaînait les passions.

"-À votre avis, qu'est-ce qu'ils mijotent ? ,demanda Ochako en avalant son petit-déjeuner tout rond, Un entraînement comme celui du SCA ?

-Peut-être. Mais avec l'attaque de villains en moins alors., théorisa Toru, Pas besoin de combattre des méchants cette fois, on a eu notre dose.

-Grave. Mais j'ai entendu dire que les 1-B avaient été convoqués aussi. Peut-être qu'ils veulent juste mettre les choses à plat avec eux, non ? ,tempéra Kyoka, de nature plus calme que ses camarades.

-Moi, je suis sûre qu'on va avoir un entraînement commun !! , s'exclama Mina, Tetsutetsu a confirmé à Kirishima que Vlad King avait demandé à leur classe de aussi se mettre en costume. Avec un peu de chance, on va aussi leur mettre une raclée ! Et leur prouver qu'on est meilleurs qu'eux !

- Pour rappel, on est en compétition avec eux que parce que Monoma l'a décidé... Alors pas de raclée s'il vous plaît. , corrigea gentiment Momo en approchant ses camarades avec une carafe dans les mains, Quelqu'un veut du thé ?"

Plusieurs de ses camarades acceptèrent, ce qui ne les empêcha pas de continuer de théoriser malgré tout. Les filles de la classe découverte, elles, restèrent plutôt passives. Elles écoutaient, se faisaient leur propre idée de la situation... ou s'en amusaient.

C'était le cas de Sayako qui, un sourire en coin, se pencha vers Lily pour lui demander :

"-Tu en penses quoi toi ? Tu penses vraiment qu'ils vont les laisser se battre entre eux ? Ça peut être drôle.

-Mhf... J'en sais rien. , répondit la bleutée, la bouche pleine de pancakes, C'est pas nos affaires... Nous, on est juste là pour apprendre et progresser."

L'élève de Choen se montra plutôt indifférente face à la rivalité entre les deux classes. Elle ne se sentait pas concernée, honnêtement. Oui, ça faisait quelques mois qu'elles étudiaient avec les 1-A mais... elles n'avaient rien à voir avec leurs embrouilles. Surtout que Neito Monoma avait l'air plutôt du genre puéril et l'agaçait. Alors mieux valait l'ignorer.

"-Dans tous les cas... ,continua Sayako, désireuse de continuer la conversation, S'il y a combat, on va bien être obligées d'y participer à un moment ou à un autre. Tu ne penses pas ? Donc autant que ce soit pendant un cours.

-Sûrement. , soupira la bleue en haussant les épaules. On verra demain, non ?"

Ok. Définitivement, ce cours semblait être le cadet des soucis de Skyao. Les potins, ce n'était pas son truc, certes, mais Sayako ne put réprimer une petite moue désapprobatrice face au manque d'entrain de sa camarade. Celle-ci faisait partie des plus calmes de la classe, mais quand même, elle savait montrer son grain de folie quand elle s'y mettait.

Le regard vert pomme de la jeune fille glissa le long de la table, à la recherche d'une autre victime à embêter. Elle s'ennuyait ferme, maintenant que sa conversation avec sa camarade était terminée. Les autres étaient en boucle sur leurs théories par rapport aux cours du lendemain, et elle se sentit soudain lasse.

Chainess se servit donc une nouvelle tasse de café noir et tomba enfin sur un sujet qui pourrait piquer son intérêt, mais aussi celui de sa voisine.

Discrètement, elle tira Lily de son air ensommeillé en lui mettant un coup de coude discret et lui marmonna par-dessus sa tasse :

"-Tu as fini par les faire, ses cours de jeux vidéo que tu avais promis à Deku ? Tu ne m'as pas raconté.

-Non. Il n'y a rien à raconter parce qu'on n'en a pas reparlé. , admit Skyao en plissant les yeux, méfiante, Il ne m'a pas relancée non plus, entre les cours, les devoirs et tout le reste, on n'a pas vraiment eu le temps.

-Mais aujourd'hui, vous êtes là tous les deux, et vous avez une journée de libre..., susurra la blonde avec un sourire mauvais, Il n'est pas trop tard, tu sais."

La bleue ouvrit la bouche pour protester, mais se rendit bien vite compte que sa camarade n'allait pas lui laisser le choix. Elle allait même sûrement proposer à Izuku cette partie de Jario Kart haut et fort si elle ne le faisait pas elle-même. C'était bien son genre.

Elle déglutit donc la fin de son verre de jus d'orange avant de capituler.

"-T'as raison. Je vais aller lui proposer.

-Amen ! , s'exclafa l'élève de Taiyo en levant les bras au ciel, Il était temps !

-Il était temps de quoi ? , demanda Ochako, sa curiosité piquée par l'excitation de Chainess.

-Rien., se précipita de dire Lily en rougissant de gêne, C'est rien d'important."

La brune n'insista pas, mais fronça les sourcils, un peu étonnée par la gêne de sa camarade. Qu'est-ce qui lui prenait tout d'un coup ? Ce n'était pas la première fois qu'elles échangeaient... Elles s'entendaient bien, d'habitude. D'où venait donc cette gêne soudaine de sa part ?

Lily baissa les yeux, essayant de ne pas s'enfoncer encore plus dans l'embarras qu'elle ne l'était déjà.

Elle s'entendait bien avec Uravity. Très bien même. Au point d'avoir compris le béguin que portait la brunette pour Deku, dont elle était la meilleure amie. Elle appréciait énormément le vert, mais savoir qu'une de ses amies portait un intérêt à celui-ci la perturbait. En proposant à la base à Izuku de s'entraîner au jeu vidéo avec elle... elle avait créé une situation assez ambiguë, et son amie pourrait le prendre comme un affront. Ou pas ? Elle ne savait pas trop, à vrai dire. Ochako n'était pas du genre à devenir ouvertement jalouse et mauvaise... Mais elle préférait ne pas prendre de risques, tout en étant très déçue de ne pas pouvoir faire quelque chose dont elle avait vraiment envie.

Pas grave. Ce serait peut-être pour une prochaine fois.

Sayako ne sembla pas partager ses craintes ni son avis. Une fois l'attention d'Ochako détournée vers un autre sujet, et en ayant compris d'où venait le soudain élan de gêne de son amie, celle-ci décida de la pousser encore. Elle en avait besoin.

"-Allez, fonce..., dit-elle en lui mettant un énième coup de coude, Je te couvre."

Skyao la regarda sans comprendre, avant que la blonde n'enchaîne en s'adressant directement à Uravity :

"-Dis-moi, Uraraka, je voulais savoir. Tu les achètes où, tes vêtements ? Non parce que ton pyjama est super sexy et..."

Comme toujours, Chainess créa la situation la plus bizarre possible pour détourner l'attention sur elle. Et pour une fois, Lily la remercia intérieurement, car sa distraction lui permit de s'éclipser sans avoir à faire face à la curiosité de certaines camarades... du moins, pour l'instant.

Respirant profondément, elle se dit qu'elle ne devait pas louper sa chance alors qu'elle faisait le tour de la grande table qui servait au petit-déjeuner commun pour en rejoindre l'autre côté. Izuku y était installé avec Tenya et d'autres camarades, et semblait plus écouter les conversations que d'y participer. À côté de lui, Aoyama remarqua tout de suite la bleutée qui approchait et tapota discrètement l'épaule du vert pour lui chuchoter quelque chose à l'oreille.

Deku se tourna alors dans sa direction alors qu'elle s'arrêtait à quelques mètres de lui, et sourit poliment à sa camarade. Elle ne put s'empêcher de remarquer qu'il semblait légèrement gêné.

"-Salut Sawaka., dit-il pour amorcer la conversation, Tu vas bien ?

-Ç-Ça va, merci. Et toi ?

-Ouais."

Silence gênant. Yuga, qui observait l'interaction sans rien dire, se permit d'intervenir.

"-Qu'est-ce qui t'amène ? Tu veux un peu de fromage ?

-Sans façon, merci. , bégaya la bleutée en essayant de rester polie dans son refus, trouvant l'idée de manger du fromage au petit-déjeuner saugrenue, Je voulais juste dire bonjour à Deku et..."

Elle s'interrompit. Comment tourner sa demande sans avoir l'air gênante ? Elle toussota, faisant mine d'avoir quelque chose de coincé dans la gorge, avant de bégayer :

"-Je voulais savoir si tu avais prévu quelque chose ? Je me disais que, si tu avais du temps libre, on pourrait s'entraîner à jouer à Jario Kart ensemble. Tu sais, comme je te l'avais promis ?

-Oh. Eh bien... Je n'ai rien de prévu, alors pourquoi pas., approuva le vert, légèrement poussé par son voisin qui semblait lui lancer un regard équivoque, Maintenant ?

- Quoi ? Heu... Non ! Prends le temps de finir ton petit déj, je ne voulais pas vous interrompre.

- On avait terminé ! , s'empressa de déclarer I can't stop twinkling en poussant presque son ami de sa chaise, Tu n'interromps rien."

Un mensonge éhonté, visiblement, mais Lily se dit qu'il ne valait mieux pas relever. Elle n'était pas sûre de comprendre, mais... qu'est-ce qui leur prenait à tous d'un coup, à les pousser l'un vers l'autre ? Ils étaient amis, rien de plus.

Elle soupira, gênée, mais trop tard. Deku était déjà à son niveau et lui demandait en grattant sa nuque :

"-On y va ?

-Ouais... Je vais prendre la console en passant.

-Amusez-vous bien, tous les deux ~, les salua Aoyama en faisant un clin d'œil au duo."

Aucun des deux ne répondit, trop embarrassés pour cela, et ils se dirigèrent dans un coin un peu moins bondé de la salle commune pour squatter la télévision. Lily se saisit de la console Nintendo en passant, ainsi que du jeu concerné par leur entraînement, et s'occupa de tout brancher par elle-même. C'étaient une ou deux manipulations rapides, rien de bien sorcier, elle le fit sans même trop y penser.

Pour être honnête, tout le temps de son installation, elle ne put s'empêcher de constater que son camarade semblait ailleurs. Concentré sur le vide. Son visage était tiré, il avait des cernes, il était pâle. Pas mal de symptômes qui inquiétaient l'élève de Choen, car elle les connaissait bien.

Alors, quand elle finit de tout installer et revint s'asseoir à côté de lui, elle glissa :

"-Tout va bien, Midoriya-kun ? Tu as l'air épuisé.

-Hein ? Quoi ? , sursauta le vert sur son coussin du canapé en sortant de sa torpeur, Ouais... J'ai un peu de mal à dormir ces derniers jours, désolé.

-J'ai vu, oui., constata-t-elle en désignant ses cernes du menton, tout en lui passant sa manette, Tu veux en parler ?"

Le vert prit sa manette, semblant réfléchir à la proposition, et opina vaguement du chef. Il resta évasif, tout en expliquant :

"-Je fais de drôles de cauchemars, ces derniers temps... Et j'avoue qu'ils sont très réalistes. Alors je ne sais pas trop quoi en penser et... Je ne sais pas trop les interpréter, à vrai dire. Donc ça me travaille."

Lily sembla prendre tout de suite le sujet très au sérieux. Sa manette posée sur les genoux, elle écouta attentivement son discours en dodelinant de la tête. Elle ne parut pas amusée, plutôt inquiète.

"-C'est des cauchemars si effrayants que ça, pour que tu n'en arrives pas à dormir ? , demanda-t-elle dans l'espoir qu'il apporte plus de précisions.

-Disons plutôt assez perturbants., éluda-t-il en souriant poliment, Je ne sais pas trop quoi en penser, mais j'ai l'impression que c'est important."

La bleue comprenait ses craintes. Ça lui était arrivé à elle aussi, à une époque, de faire beaucoup de cauchemars. Elle n'aimait d'ailleurs pas en parler ni y penser. Mais... elle connaissait la sensation de se réveiller en ayant oublié le sens ou le contenu exact d'un rêve ou cauchemar, et la frustration que ça engendrait chez elle. Alors elle dit :

"- Personnellement, quand ça m'arrive, j'essaie de me dire que ça ne devait pas être si important. Si on oublie quelque chose, en général, c'est que l'information n'est pas prioritaire à nos yeux... Du moins, sur le moment. Donc ne te fais pas de bile avec ça. Ça n'en vaut sûrement pas la peine !"

Elle faisait de son mieux pour rassurer son camarade, mais sentit que celui-ci restait perplexe. Elle décida donc de détendre l'atmosphère en ajoutant :

"-Hey, c'est pas comme si tu voyais des gens qui sont morts, non ? Tu n'es pas dans Le Sixième Sens !"

Cette fois, la plaisanterie et la référence à un grand film d'horreur sembla faire rire Izuku. Il ne put du moins réprimer un sourire et un soufflement de nez amusé.

"-Tu as raison. Ce ne sont pas des gens, mais des ombres. Alors je n'ai rien à craindre."

Il haussa les épaules, essayant de passer à autre chose, et se saisit de sa manette.

"-Bref..., conclut-il pour clore la conversation, On s'y met ?

- Tu as raison. À ce rythme-là, tu n'es pas prêt de me battre si je ne t'apprends pas un ou deux trucs."

Le vert opina, laissant sa camarade démarrer le jeu. S'ensuivit une longue session de parties qui attira l'attention de certains de leurs camarades... et auxquelles il perdit à chaque fois, malgré les conseils avisés de la bleutée.

☯

"-Ce n'est pas du tout ce qui était convenu !

-Ah ouais ? Rien à foutre."

Et voilà où les plans foireux de Dabi les menaient. Excédée, Ylia soupira.

Hawks avait débarqué dans l'entrepôt désaffecté qui leur servait de lieu de rendez-vous en périphérie de l'hôpital. Il était armé, et vachement en colère. Il pointait désormais une de ses rares plumes survivantes à l'attaque sous le cou du vilain, laissant entre eux une distance respectable mais insuffisante pour survivre si Dabi passait à l'attaque.

Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était s'armer elle aussi : de son épée et d'un tant soit peu de patience. Les deux hommes se faisaient face, se jaugeant l'un l'autre avec dégoût et hostilité. À tout moment, la situation pouvait s'envenimer.

"-Donc c'est comme ça que vous traitez vos alliés ? , siffla le n°2 des héros en appuyant fermement son arme sur la peau brûlée de son adversaire, Vous leur faites à l'envers ?

-Je ne vois pas le problème. Tu as pris la mouche parce que tu n'as plus que des moignons d'ailes, ou quoi ? , répliqua le noiraud, dans la provocation."

Le blond se tendit un peu plus, ses nerfs commençant clairement à lâcher. C'est ce moment que Valkyrie choisit pour montrer qu'elle était là, et armée elle aussi, alors qu'il ne fallait pas faire de vagues. Elle fit un pas en avant, commençant à dégainer sa lame, et il tourna son attention sur elle.

Les sourcils froncés, il la jaugea à son tour et se rendit vite compte qu'à deux contre un, ça n'allait pas être de tout repos. Il avait même peu de chances de s'en sortir. Alors il fit un pas en arrière et ajouta :

"-Le plan n'était pas censé avoir lieu aussi tôt. Pas en ville, mais dans un entrepôt excentré en bord de mer ! Sans compter que ce Brainless n'avait rien à voir avec les précédents ! J'aurais aimé que vous me teniez au courant avant de prendre ce genre de décision.

-Oups. , lâcha Dabi sur un ton plus que sarcastique, On a oublié de te dire qu'on avait changé les plans pour tester notre nouveau joujou ? Mes excuses.

-Ne m'inclus pas là-dedans, Dabi. Tu es le seul à avoir pris cette décision., intervint la violette d'un ton de défiance."

C'était la vérité, et il le savait.

Mais étrangement, au lieu de la fusiller du regard comme il l'aurait habituellement fait, il l'ignora, fixé uniquement sur le héros face à lui. Enfin, le pseudo-héros, plutôt. Valkyrie ne savait pas trop quoi en penser.

"-Et puis tu peux parler..., continua le vilain sur un ton plus sérieux cette fois, Je t'avais demandé d'amener un adversaire plutôt balèze, pas le n°1 ! J'ai pris mes décisions en conséquence.

-Comme si tu n'étais pas satisfait d'avoir pété la gueule au héros le plus fort du pays..., soupira le blond, complètement neutre cette fois, Moi au moins, j'ai tenu ma part du marché correctement."

Cette fois, c'est Dabi qui sembla s'agacer. Du coin de l'œil, sa camarade vit que sa main se mettait à émettre une légère fumée, significative de son impatience. Il n'avait qu'une envie : buter ce sale enfoiré de Hawks. C'était le moment d'intervenir.

Dégainant complètement son épée, elle s'interposa en mettant la lame entre les deux jeunes hommes. Elle les jaugea tour à tour, comme une arbitre le ferait avec deux joueurs, et siffla :

"-Du calme, messieurs. On est là pour mettre les choses à plat. Pas pour se battre."

Dabi stoppa l'action de son alter et Hawks baissa sagement son arme. Même si, comparée à eux deux, elle était frêle et moins imposante, ils semblèrent la prendre assez au sérieux pour stopper leur petit manège et la laisser s'imposer un peu. Après tout, elle était restée en retrait jusqu'ici.

"-Tu as raison. Si vous aviez voulu vous battre, vos deux copines psychopathes ne se seraient pas barrées. , déclara Hawks avec un sourire en coin à son attention, Je me trompe ?"

Pas vraiment. Nightmare et Toga étaient rentrées car elles savaient que cette mission était presque terminée, et qu'elles ne serviraient à rien dans cette dernière rencontre avec le n°2. Et aussi parce qu'elles s'ennuyaient à mourir. Leur truc, c'était l'action, pas rester au second plan.

Pourtant, Dabi autant qu'Ylia se gardèrent bien de donner leur réponse à cette question.

Au lieu de ça, la violette voulut encourager son camarade à continuer la conversation sans trop de provoc... mais c'était sûrement trop lui demander. Celui-ci semblait avoir eu sa dose car il leva les mains en guise de capitulation, d'un air de dire : "Démerde-toi, si tu penses pouvoir mieux faire que moi."

Elle roula presque des yeux, mais se retint avant de faire l'erreur du siècle. Il n'allait sûrement pas apprécier plus d'insubordination de sa part. Alors elle se contenta de dire :

"-On a aussi fait ça pour te tester, justement. Tu es le n°2, il fallait bien qu'on vérifie que tu es fiable.

- Et ? , demanda Hawks sur un ton placide.

-Et disons que, vu le peu de victimes que cette attaque a fait, on se pose des questions, répondit-elle du tac au tac, sans forcément le penser. Tu es vraiment de notre côté ?"

Le héros ailé la jaugea d'un air de défi, lui faisant comprendre qu'il pouvait tout aussi bien la balancer s'il le souhaitait. Mais elle ne se dégonfla pas. Ne le lâchant pas du regard, elle lui montra qu'elle n'avait pas peur des conséquences, et qu'il pouvait toujours essayer. Elle s'en sortirait. Ils avaient une procédure d'extraction chez The Eagler.

Lui était sûrement seul, si c'était la Commission qui l'avait envoyé ici comme elle le pensait.

"-Je dois bien rester crédible en tant que héros, non ? Sinon, quel intérêt j'aurais à bosser avec vous, si je ne peux même pas apporter des informations sans que personne ne se doute de rien ?"

Dabi haussa un sourcil, perplexe. Il ne semblait pas encore complètement croire le blond sur tous les points, mais c'était pertinent. Il était le n°2 des héros. Constamment épié, constamment sous la surveillance des médias et des civils, il devait se montrer plus prudent qu'elle quand il s'agissait de jouer à un double jeu.

"-Ce que je fais, je le fais pour vous. , énonça-t-il pour finir son monologue.

-Et pour ton patron., répondit le noiraud du tac au tac, Il est satisfait par le spectacle, d'ailleurs ?"

Ylia laissa couler cette fois, ne sachant toujours pas de quel patron il parlait. Dabi n'avait toujours rien laissé paraître et aucun nom n'était ressorti des conversations qu'elle avait eues avec lui. Et elle n'était pas prête de le savoir. Hawks la regarda du coin de l'œil et décida de ne pas laisser cette information filtrer, lui non plus.

"-Je n'en sais rien. Je suis censé le voir cet après-midi. D'ailleurs, si je veux être à l'heure, je dois vous laisser.

-Très bien. Restons-en là ! , se moqua Dabi en souriant en coin, J'aurais espéré que tu ne joues pas les mauviettes, mais soit."

Le noiraud tourna les talons et commença à s'éloigner vers la sortie. Le dos tourné, il leva nonchalamment la main en disant :

"-On reste en contact, oiseau de malheur !"

Un surnom qui fit tiquer le n°2 des héros, mais qu'il ne prit pas le temps de relever. Car, sans crier gare, Ylia avait décidé sur un coup de tête de séparer les quelques mètres qui les séparaient, mettant sa lame sous sa gorge.

À quoi jouait-elle ?

Le regard farouche, la violette fit mine d'être en rogne pour être suffisamment proche pour ne pas être entendue. Elle fit rapidement comprendre qu'elle ne lui voulait aucun mal en glissant sa main libre contre la sienne, entre leurs deux corps, et chuchota :

"-Je ne sais pas à quoi tu joues, ni de quel côté tu es vraiment... Mais si tu es dans le même camp que moi, va donner ça à Hema. Tu sais où la trouver."

Elle recula presque immédiatement en rompant tout contact alors que Dabi l'appelait au loin. Il lui ordonna d'arrêter, et c'est ce qu'elle fit. Sans un mot de plus, elle tourna à son tour les talons et quitta l'entrepôt.

Hawks, quant à lui, resta planté là, le visage fermé. Il attendit, voulant être certain d'être seul avant de bouger, et finit par ouvrir sa main en regardant au creux de sa paume. Il leva un sourcil, jaugeant le papier que Valkyrie venait de lui glisser, et referma son gant autour. Avec un sourire en coin, il marmonna pour lui-même :

"-Décidément, elle ne cessera jamais de me surprendre."

☼

Un grand fracas et des bris de verre.

C'est ce qui réveilla Izuku en sursaut cette nuit-là. Ou du moins, c'est l'ambiance sonore qui régna dans sa chambre au moment où il reprit connaissance.

Quand il réalisa ce qui venait de lui arriver, il était déjà trop tard.
Sa chambre était sans dessus dessous. Ses draps brûlés, sa chaise de bureau renversée, ses affaires éparpillées ou brisées au milieu de sa chambre...

Qu'est-ce qu'il venait de se passer ?

Le souffle court, le vert tenta de reprendre ses esprits. Il venait encore de faire un cauchemar, mais cette fois, le contenu de celui-ci était très clair dans son esprit. Ce n'était pas un simple cauchemar, c'était un souvenir. Un souvenir du premier détenteur du One For All qui lui était revenu comme un flash. Comme une explosion en pleine figure.

Comme un réflexe d'autodéfense, son alter s'était activé pendant son sommeil et l'avait tiré hors de son subconscient. Détruisant tout autour de lui au passage, comme si ce n'était pas suffisant.

Mais ce n'était pas le plus étrange.

Alors qu'il s'asseyait sur son lit, Deku regarda sa main droite. Il écarquilla les yeux, sans voix, et réalisa qu'en plus des éclairs verts, réminiscence du One For All autour de lui, sa main était recouverte d'étranges striures sombres, qui s'estompèrent presque aussitôt. Comme s'il venait de les imaginer.

Il n'eut pas le temps de se demander ce qui lui arrivait que la porte de sa chambre s'ouvrit avec fracas.

"-Non mais ça va pas de faire tout ce boucan au beau milieu de la nuit ?! Tu n'as même pas fermé à clé ! , le gronda Yuga en pénétrant dans la pièce, avant de constater à son tour les dégâts causés par son camarade."

En levant les yeux vers le blond, Izuku ne put que bégayer des excuses, mais intérieurement, une seule pensée le traversait alors :

Il fallait qu'il parle à All Might, et au plus vite.

A suivre...

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Nombre de mots: 6798 mots

Date de publication: 03/08/2025

Dernière mise à jour: 11/08/2025 (modification mise en page)

Le mot de l'auteur: Joyeux Hunger Games... Ah non pardon, mauvaise licence ! xD Hello, bienvenue dans le lancement du deuxième arc de cette fic. Je poste ce chapitre soit très tôt, soit très tard, car aujourd'hui j'ai un événement de prévu et ma journée va être bien remplie ! Bref... Mes vacances arrivent bientôt, j'ai hâte, ça me donnera du temps pour écrire (et voyager eheh) ! J'espère que ce début d'arc vous plaira, vous verrez, il ne va pas être de tout repos :P !

Bonne lecture à tou.te.s !

Sasha

TW de ce chapitre: Cauchemars, évocation de maltraitance (graphique) sur un être vivant et chantage (implicite)

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Chapitre 1.2 - Retour à l'école

Chapitre corrigé

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Mikako

Bercée par le bruit et le rythme régulier des roues du Poudlard Express, j'ouvre les yeux alors que les landes défilent à toute vitesse par la fenêtre sur laquelle j'ai laissé ma tête appuyée. Cela fait quelques heures que nous avons quitté Londres, et j'ai dû m'assoupir, car le paysage a bien changé depuis que j'ai fermé les yeux.

Je m'étire légèrement, émergeant lentement du monde des rêves, et mon livre tombe de mes genoux, là où je l'ai laissé reposer. Je soupire et me penche pour le ramasser, mais une autre main m'y aide avant que je n'aie pu m'en saisir.

Je lève les yeux vers Blaise, qui m'accompagne dans ce compartiment désert depuis le début du voyage, et lui reprends le livre en marmonnant des remerciements. Il se contente de me sourire, alors que j'affiche une petite moue en lui reprochant :

"- Tu aurais pu me réveiller. J'étais en train d'étudier pour la rentrée et...

- Et tu as besoin de sommeil avant tout. , me coupe-t-il en haussant les épaules, Tu as bien assez révisé pendant les vacances, tu peux bien te reposer un peu, Je ne comprendrai jamais pourquoi tu te pousses autant... Tu as presque un an d'avance sur les autres."

Je ne peux pas lui donner tort. Les livres que j'étudie sont ceux du début de troisième année, et je n'engage que ma deuxième à Poudlard. Malgré tout, c'est comme un réflexe pour moi. Quels que soient les problèmes que je rencontre, j'étudie autant pour faire plaisir à mes parents que pour oublier mes problèmes.

Et des problèmes, Merlin sait que j'en ai.

Contrairement à beaucoup de monde, j'ai passé l'été enfermée dans ma chambre à étudier, dans un premier temps, mais en plus, j'ai dû passer une partie de l'été isolée de tout et de tout le monde à cause des accès de colère de ma mère. Ce n'est pas qu'elle se soit montrée violente ou désagréable avec moi... Bien au contraire, mais je fais encore des cauchemars par rapport à ce qui est arrivé.

Blaise semble d'ailleurs bien l'avoir remarqué, car il me dit :

"- En vrai... J'ai hésité à te réveiller. Tu étais encore en train de faire un cauchemar. Mais puisque tu ne veux pas en parler..."

Il hausse encore les épaules, clairement agacé par mon silence.

Blaise est bien la seule consolation que j'ai eue durant ces vacances, son arrivée aumanoir datant de quelques jours avant la rentrée. Il était, jusqu'à récemment, le seul ami sur lequel j'ai pu compter, et à cause de nos un an d'écart, l'année dernière a été d'autant moins facile.

Mais aujourd'hui, il est là, et je suis certaine que je peux compter sur son soutien face à l'adversité.

Malgré tout, durant son court séjour au manoir Smith, mes cauchemars et insomnies ne lui ont pas échappé. Je n'ai rien dit pour le préserver, mais il a toujours été trop curieux, et veut savoir ce qui m'effraie autant. Je me refuse à l'inquiéter plus que nécessaire. Et qui sait ce qui pourrait m'arriver si je parlais ? Alors je ne dis rien, même si les événements hantent encore mes cauchemars les plus sombres.

☼

Tout s'est passé à la mi-juillet. Jusqu'ici, mes vacances n'ont été rythmées, en apparence, que par les révisions et les quelques visites familiales au manoir, et tout est, en apparence, habituel. Tout sauf mes petites conversations secrètes avec Ginsey, et le fait qu'elle m'aide à envoyer et réceptionner les lettres échangées secrètement avec les jumeaux, Angelina, Alicia ou Lee.

Je me suis toujours très bien entendue avec Ginsey. Plus que d'être fidèle à la famille Smith elle-même, elle m'a toujours été fidèle à moi particulièrement.

Elle avait été, dès ma naissance, destinée à s'occuper de moi, et c'est ma tante Ava qui avait épaulé l'elfe de maison elle-même dans mon éducation durant les premières années de ma vie. Nous avons toujours été très proches, d'autant plus après la disparition de ma tante, qui m'a beaucoup affectée. Je ne voyais donc qu'en elle quelqu'un en qui avoir confiance au sein de ma propre maison.

Mais maman a manqué de me l'arracher, durant les vacances.

C'est un jour comme les autres, au manoir. Je suis dans ma chambre, en train d'étudier alors que le soleil se couche doucement à l'horizon, et j'ai fait ouvrir ma fenêtre pour faire entrer l'air frais du début de soirée dans la pièce, qui est étouffante à cause de la chaleur.

Tout va bien, j'avance vite sur mes cours de Défense contre les Forces du Mal, prête à rendre un compte rendu presque parfait à ma mère le soir même au repas, quand des pas précipités venant du couloir, et des petits cris alertés, me sortent de ma lecture.

Je lève la tête, intriguée, et tends l'oreille dans un premier temps sans pour autant comprendre ce qui se passe. Je comprends facilement que quelque chose de très urgent est en cours... mais je n'arrive pas à savoir de quoi il en retourne, et je suis curieuse.

Trop curieuse.

Des voix étouffées viennent de derrière la porte. Je n'ai pas le droit de sortir mais bon, qui saurait que j'ai quitté ma chambre quelques secondes ? Personne, surtout que je savais me montrer extrêmement discrète.

Je commence par passer discrètement la tête dans l'entrebâillement de ma porte entrouverte, espérant comprendre toute la situation en un coup d'œil, mais ce n'est pas le cas. Je distingue juste les silhouettes discrètes et frêles de quelques elfes de maison courir dans les corridors en essayant de ne pas se faire repérer. Au loin, j'entends à peine des hurlements, sûrement venant d'un étage inférieur... Et ma gorge se serre.

Alors qu'un de nos elfes de maison passe par là, tout aussi paniqué que le reste de ses congénères, je l'arrête discrètement en pleine course pour l'interroger. Il se fige, clairement terrorisé, et cela ne me rassure en aucun cas. Quand un elfe de maison est terrifié, c'est rarement injustifié... Surtout chez nous.

"- Qu'est-ce qu'il se passe ? Est-ce que tout va bien ?

- Je suis désolé, mademoiselle... , il me répond en bégayant dans la confusion, c'est monsieur votre père et madame votre mère. L'une d'entre nous a brisé un vase de famille et ils sont en train de la punir. Si cela vous dérange, je peux lancer un sort d'assourdissement sur votre chambre...

- Ça ira, merci. , j'assure avec un sourire légèrement compatissant, Sais-tu qui ils sont en train de..."

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que le son familier des escarpins de ma mère sur le parquet retentit. L'elfe de maison bégaye des excuses et s'éclipse aussi vite qu'il est arrivé sans me répondre. Quant à moi, je me glisse dans ma chambre, sachant pertinemment que ma mère vient par ici.

Je referme soigneusement la porte et me re-glisse sur ma chaise, face à mon bureau, comme si rien n'était venu me déranger depuis plusieurs heures. Une minute à faire mine de griffonner avec inquiétude passe sans que rien ne vienne m'interrompre.
J'ai la boule au ventre. Je sais à quel point mes parents tiennent à chaque objet de leur héritage familial, et à quel point ils peuvent devenir violents vis-à-vis de leurs biens... Alors cette elfe de maison, qui qu'elle soit, allait être — ou avait déjà été — grandement punie, si je me fiais aux sons entendus jusqu'ici.

Un toquement discret vient finalement briser le lourd silence que je m'impose dans la pièce, puis maman entre sans attendre mon aval. Je n'ai pas à le lui donner de toute façon, elle était ici chez elle. Elle referme soigneusement la porte derrière elle, son éternel sourire plastifié sur le visage, et jette un coup d'œil à mes révisions. Je lève la tête en m'efforçant de prendre un air étonné et demande :

"- Tout va bien, mère ? Je ne pensais pas vous voir avant le dîner...

- Tout va bien., m'assure-t-elle avec un mouvement nerveux mais précis de la main pour chasser mes inquiétudes, Je venais juste m'assurer que tout allait bien. Que tes révisions se passaient pour le mieux, et qu'aucun elfe n'était venu troubler ta paix."

Une excuse bidon comme d'habitude, et je lis en elle comme dans un livre ouvert. Ma mère n'est pas du genre à s'inquiéter de mon état... ou qu'on me dérange. Elle n'en a jamais rien à faire, tant que mes résultats à l'école sont bons et que je suis ses instructions à la lettre. Sa présence ici est clairement liée à la situation à l'extérieur, et ça se devine sans mal. Je me mords malgré tout la langue pour ne pas poser de question qui aurait pu trahir ma désobéissance.

"- Comme vous le voyez, je suis seule., je déclarais en imitant son sourire faux à la perfection, et mes révisions ont pris de l'avance, J'ai hâte de vous montrer ça ce soir, pendant notre repas.

- Je n'en doute pas... Malheureusement, tu devras prendre ton dîner dans ta chambre..., elle me répond en triturant ses doigts entre eux, Il y a eu un contretemps, et la salle à manger n'est... pas utilisable."

Oh. Donc il s'est bien passé quelque chose de grave. D'assez grave pour qu'on m'interdise l'accès à la salle à manger. Je ne montre rien de mon malaise et continue :

"- Quel dommage. Peut-être demain, alors.

- Oui. Demain, ce sera parfait, ma chérie."

Elle s'approche de moi, en douceur, comme si elle voulait me montrer un peu de tendresse et me touche la joue. Je la laisse faire sans résister et elle remet une mèche en place derrière mon oreille.

Je sens dans son regard que quelque chose ne va pas. Qu'elle a une autre question à me poser, bien plus délicate que les précédentes. Je l'encourage donc discrètement avec un regard interrogateur.

"- Dis-moi..., finit-elle par lâcher au bout de longues secondes de silence, C'est bien Ginsey, que nous avions mise à ton service personnel jusqu'ici ?

- Oui., je réponds alors que mon mauvais pressentiment se fait de plus en plus lourd, Pourquoi ?

- Eh bien... Elle va devoir prendre quelques semaines de repos. Elle vient d'avoir un incident et ton père a décidé de l'envoyer à Sainte Mangouste quelque temps. Rien de grave, il faut juste que nous trouvions quelqu'un pour la remplacer à ton service."

Je cache mal ma surprise face à cette décision, et me concentre surtout pour cacher l'envie de pleurer qui m'étreint soudain. Mon bras me fait soudain terriblement souffrir mais je le garde pour moi, ça aussi.

Qu'est-ce qui est arrivé à Ginsey ?

Je l'ignore, mais sûrement rien de bien agréable.

"- Eh bien, si c'est nécessaire., je réponds, la voix tremblante, Je vous fais confiance pour me choisir un autre elfe, le temps qu'elle se remette convenablement."

Ma mère sourit et opine du chef. Elle se penche sur moi, posant fébrilement un baiser sur mon front avant de s'éloigner comme si je venais de la brûler. Je m'efforce de sourire poliment, comme si ce geste me touchait émotionnellement, et elle m'annonce avoir à faire avant de s'éclipser.

Ce n'est que lorsqu'elle prend ses distances que je remarque enfin un détail qui m'a échappé jusqu'ici : ses chaussures et le bas de sa robe normalement impeccables sont recouverts de sang. Et je n'ai pas besoin de plus de quelques secondes pour réaliser qu'il ne s'agit pas ici de sang de sorcier, mais sûrement de celui de mon elfe de maison adorée.

☼

Depuis ce jour, je n'ai parlé à personne de ce que j'ai vu, ni de ce que j'ai conclu de cette situation. À vrai dire, aucun des elfes de maison, même le nouveau qui a été mis à mon service par la suite, n'a accepté de confirmer mes craintes concernant Ginsey.

Je ne peux donc qu'imaginer ce que sa maladresse a pu entraîner mes parents, et surtout ma mère, à faire pour la punir. C'est toutes ces scènes que j'imagine qui hantent mes cauchemars depuis.

Blaise a beau m'en vouloir de ne pas en parler, il ne sait pas ce dont je le préserve. Plus il reste loin de mes affaires familiales, mieux il se porte. Et ça marche aussi pour ses soucis à lui... Je ne tiens pas vraiment à connaître les déboires de sa mère, qui sont pourtant souvent d'ordre public.

Sans répliquer à sa phrase cinglante, mais clairement méritée, je tourne le regard vers le paysage extérieur qui défile à toute vitesse sans demander mon reste. Je n'ai définitivement pas envie d'en parler, ni de penser à la longueur qu'a été cet été 1990 sans ma seule amie au manoir Smith.

Tout ça est derrière moi. Ginsey sera de retour au manoir cet hiver pour de nouveau être à mon service. Fin de l'histoire.

J'espère juste que débuter cette nouvelle année à Poudlard me permettra de ne plus faire de cauchemars trop souvent. Je suis déjà épuisée alors que l'année n'a même pas débuté... Alors je n'imagine même pas si cela continue.

L'effet que ça aura sur mes résultats pourrait bien être catastrophique. Et je n'ai pas envie de voir la déception sur le visage de mes parents si mon bulletin n'est pas à la hauteur.

Je me replonge donc une petite heure dans ma lecture, histoire que ce trajet n'ait pas été totalement inutile, avant que la faim qui me tiraille les entrailles ne me ressorte de ma torpeur.

Heureusement, Madame Flume et son chariot de friandises ont toujours le timing parfait quand il s'agit de remplir les estomacs qui crient famine. Et autant dire que le mien, comme celui de Blaise, commence à faire du bruit. Elle ouvre la porte avec son éternel sourire poli et doucereux aux lèvres, mais s'arrête d'un air interloqué en voyant que je suis ici.

C'est vrai que l'année dernière, j'avais fait tous mes voyages soit seule, soit avec les jumeaux et nos amis. Me voir de nouveau avec quelqu'un d'autre doit l'étonner, mais elle a la politesse de ne pas relever ce détail, et de se mêler de ses affaires.

"- Alors les enfants., elle demande en ouvrant sa caisse pour notre argent, Qu'est-ce que je vous sers ?"

La mine boudeuse qu'affichait jusqu'ici Blaise s'efface à la seconde où il voit le paquet de friandises se trouvant sur le chariot et en commande une bonne dizaine. Je fais de même, en restant plus raisonnable, et paie nos deux consommations pour me faire pardonner. Mon ami semble surpris, mais ne refuse pas l'aide financière.

Sa famille, et sa mère, ont beau être très aisées, il n'est pas non plus extrêmement riche, alors je dépanne quand c'est nécessaire. Il n'y a jamais eu aucune honte entre nous sur le sujet de l'argent jusqu'ici.

Alors qu'elle est en train de me rendre la monnaie, je remarque que Madame Flume est drôlement décoiffée. Elle qui est toujours tirée à quatre épingles a le chignon à moitié défait, et semble un peu pâlotte, maintenant que je me concentre un peu sur son apparence. Elle qui est toujours si gentille et bonne avec moi, je me permets de lui dire, soucieuse :

"- Votre métier n'est pas de tout repos. Vous devriez penser à prendre une pause... Vous avez l'air épuisée.

- Oh, ne m'en parlez pas., elle répond avec un petit sourire contrit, J'ai surpris les jumeaux Weasley encore en train de fomenter un mauvais coup. Ces deux idiots ont essayé de voir si sauter du train en marche était possible. J'ai dû les retenir et fermer la fenêtre dans la précipitation avant qu'un de leurs frères n'intervienne... Ils m'ont fait une frayeur."

Je la sens sur le point de rajouter quelque chose au sujet de mon amitié avec eux, mais elle se retient au dernier moment en jetant un coup d'œil à Blaise. Celui-ci a écouté toute la conversation et nous fixe d'un drôle d'air. Quand nous l'interrogeons du regard, il nous reluque, une friandise entre les dents, et l'avale avant de répondre :

"- C'est idiot. Qui voudrait sauter d'un train avant d'arriver dans la plus grande école de magie du monde ? Les Weasley sont tous un peu bêtes, mais je ne pensais pas que c'était à ce point."

Et les revoilà. Les fameux préjugés que je déteste entendre.

Madame Flume semble tout aussi sans voix que moi, mais je lui fais comprendre discrètement qu'il ne faut pas l'encourager. Elle opine pour me montrer qu'elle a compris et sourit maladroitement à mon ami en répliquant :

"- Oh, vous savez, ils ne sont pas tous comme ces deux-là. La plupart sont plus sains d'esprit que la plupart des sorciers même... Les jumeaux ont juste une propension...

- À s'exposer inutilement au danger pour s'amuser., je la complète avec un sourire en coin, Dans tous les cas, vous n'avez pas été victime de feu d'artifice cette année. C'est déjà un grand progrès."

La vendeuse de friandises glousse et opine du chef. Je pense que la blague des jumeaux lors du trajet de l'année dernière va longtemps lui rester en tête... Même moi, je trouve ce souvenir assez mémorable.

Je laisse malgré tout Madame Flume nous quitter rapidement, la laissant partir vers le compartiment suivant en refermant le nôtre derrière moi.

Quand je me réinstalle face à mon ami, je sens le regard insistant de celui-ci peser sur moi et l'observe en retour. Il a clairement une question au bout des lèvres, mais n'ose pas l'exprimer.

"- Vas-y, pose-moi ta question., je soupire après plusieurs secondes de combat de regards appuyés.

- Pour que tu l'esquives encore ?, il me demande sarcastiquement, Très peu pour moi."

Je roule des yeux, excédée. Jusqu'au bout, il continue de me montrer qu'il est un enfant, et qu'il se comporte comme tel. Je hausse les épaules, déballe mon caramel mou et réplique :

"- Très bien. Tu n'auras jamais la réponse à tes questions alors."

Je le connais par cœur. Alors que je fourre la friandise dans ma bouche en faisant mine de me désintéresser de lui, je sens que j'ai piqué son ego à vif et il s'adoucit. Il grommelle quelque chose à propos de ma tête dure, avant de briser le silence en demandant :

"- Tu les connais bien ? Les deux Weasley ? Tu avais l'air de savoir de quoi tu parlais... avec la vendeuse."

Je ne me démonte pas, pas vraiment étonnée par sa question. Si je le connais par cœur, c'est réciproque. Il sait reconnaître quand je parle d'un sujet que je connais bien... Et on peut dire que je connais bien Fred et George, après notre première année ensemble.

Malgré tout... je ne suis pas certaine d'avoir envie de lui expliquer comment je me suis liée d'amitié avec eux. Pas tout de suite du moins. Il ne sait rien de ce que j'ai vécu l'année dernière, et je repousse mes explications sur le sujet depuis... un bon moment.

J'attends juste qu'il soit prêt. Ou que je sois prête... Je ne sais pas trop.

"- Oh ça !, je m'esclaffe en guise de réponse, Tu verras assez vite que Fred et George Weasley sont un peu des célébrités à Poudlard. Tout le monde les connaît."

Une vérité qui en cache une autre. C'est la seule façon que j'ai jamais trouvée pour le berner. Et il gobe mon mensonge par omission sans souci. Il me sourit, visiblement rassuré, et déclare :

"- Ah, tant mieux ! Pendant une minute, j'ai bien cru que tu t'étais liée d'amitié avec une famille de traîtres à leur sang."

Mon cœur se serre. S'il savait...

Je cache habilement mon malaise, mais intérieurement, j'aimerais tellement que Blaise ait une autre vision des choses. Une vision qui n'est pas aveuglée par les principes et les paroles cruelles de sa mère, une Sang-Pure aux mêmes idéaux que mes propres parents. Mais c'est beaucoup demander, je le sais, et je ne pourrais pas lui faire changer d'avis sur le sujet du jour au lendemain.

Alors je laisse couler... En espérant que, quand il découvrira, il ne m'en voudra pas trop... Tout comme les jumeaux et notre petit groupe d'amis.

Mes pensées divaguent dans leur direction, alors que je tourne de nouveau mon attention vers l'extérieur du train. Ça m'a rassurée d'avoir indirectement de leurs nouvelles par Madame Flume, mais il est vrai qu'après l'incident de Ginsey, je n'ai pu répondre à aucune de leurs lettres.

J'avais trop peur que mes parents découvrent par inadvertance que j'envoyais du courrier dans leur dos, voire même que le nouvel elfe de maison à mon service trahisse ma confiance si on venait à l'interroger à ce sujet. J'avais donc soigneusement caché toutes les lettres reçues sous mon matelas, et n'y avais plus répondu du reste de l'été. Quelques hiboux de relance étaient bien arrivés... Mais je les avais immédiatement renvoyés sans réponse pour ne prendre aucun risque.

J'espérais désormais que mes amis me laisseraient m'expliquer, et qu'ils n'étaient pas trop en colère. Déjà que j'avais évité de les croiser ce matin sur le quai pour ne pas les confronter à Blaise... Je devrais limiter la casse une fois arrivée au château.

Une certaine angoisse m'étreint à cette idée, mais j'aime mes amis. Je veux les préserver d'une rencontre déplaisante avec le seul proche ami d'enfance qu'il me reste vraiment... Sans pour autant gâcher notre amitié.

J'espère que ce ne sera pas le cas. Je ferai de mon mieux pour que tout se passe bien.

Je sors de ma torpeur quand le train commence à ralentir et Blaise joue des coudes pour regarder par la fenêtre avec moi. Pour voir le château quand celui-ci surgit par-dessus les arbres dans le début de soirée.

"- Ouah ! Le château est énorme !, s'exclame-t-il en se penchant contre la vitre, le nez presque collé à celle-ci, Je risque de m'y perdre, les premiers jours !

- Ne t'inquiète pas, si tu te perds, je serai là pour t'aider., je le rassure pour la forme, en souriant doucement face à son regard émerveillé, Tu devrais te changer, on ne va pas tarder à arriver."

Mon ami obtempère dès que la silhouette du château disparaît derrière les arbres. Il enfile la robe de sorcier neutre qu'il a achetée pour la rentrée tandis que j'enfile la mienne, aux couleurs de Serpentard. Il admire les détails, clairement impatient d'arborer la même dans quelques heures.

Peu de chances qu'il intègre une autre maison que Serpentard, de toute façon. Les Zabini n'ont jamais été victimes d'une attribution en dehors de la noble maison du serpent. Jamais.

Je profite de finir d'enfiler ma robe d'école par-dessus ma chemise blanche et ma jupe noire pour redresser mes gants sur mes coudes, m'assurant qu'ils sont toujours bien en place. Ce geste fait disparaître le sourire de mon ami, qui observe mes mains parées de vert émeraude avec inquiétude, et je sens qu'il est soudain nerveux.

"- Ne t'inquiète pas. Personne n'a jamais posé de question à propos de pourquoi je cachais mes bras... Merlin soit loué. Donc si on t'interroge, tu ne sais rien.

- Je ne sais rien., m'assure le brun sur un petit ton sarcastique, Quiconque m'interrogera sur le sujet subira le supplice du silence."

Je ris doucement et opine. Voilà pourquoi je tiens autant à lui. En dépit de ses idées bien arrêtées, Blaise a toujours été le seul à qui j'ai confié mon état et ma situation. Il m'a toujours comprise et soutenue à travers ça et n'a jamais révélé à personne mon secret. Pas même à sa mère, dont il est très proche.

Alors je sais que je peux compter sur lui.

Le train s'arrête enfin dans la gare de Pré-au-Lard, et les élèves commencent à en descendre. Je prends mon ami par le bras, quittant la chaleur de notre habitacle pour la fraîcheur du début de soirée, et me sépare de lui une fois sur le quai.

Je lui montre la marche à suivre, comme j'aurais aimé qu'on me la montre l'année précédente à mon arrivée ici, et lui désigne Hagrid en disant :

"- Il te guidera avec les autres 1re année au château ! Ne t'inquiète pas, le chemin est facile à suivre, tu verras..."

Il semble douter, clairement méfiant alors que le demi-géant essaie de rassembler les nouveaux le plus rapidement possible, et j'ajoute en lui ébouriffant gentiment les cheveux :

"- Allez ! Promis, je t'attends dans la Grande Salle ! Tu ne seras pas seul très longtemps.

- Vraiment ?, il me demande, tout penaud.

- Vraiment., j'assure en levant le petit doigt en guise de promesse pour sceller un pacte comme nous l'avons déjà fait par le passé."

Il enroule son doigt autour du mien et murmure que c'est une vraie promesse. Je le laisse ensuite courir à l'opposé, en direction d'Hagrid et des autres premières années, en lui faisant signe de la main.

C'est seulement quand ils disparaissent tous dans le même passage que j'ai pris jusqu'au lac l'année précédente que je tourne les talons, prenant le chemin des autres années en direction du château. Mes premiers pas semblent lourds, mais tout me paraît plus léger dès que j'arrive à Poudlard.

Ici, mes parents ne peuvent plus m'atteindre et je me sens en sécurité. Surtout que cette deuxième année promet d'être beaucoup moins difficile que la première.

A suivre...

☼☼☼

Nombre de mots: 4155 mots

Date de publication: 27/07/2025

Dernière mise à jour: 11/08/2025 (modification mise en page)

...

C'est à ce moment précis que la porte de l'internat claqua derrière un Eraserhead en alerte, qui avait accouru jusqu'ici dès qu'il avait vu les infos. Il s'approcha à grandes enjambées de ses élèves, ne cherchant pas à éteindre la télévision, et s'arrêta à côté de Shoto en demandant :

"- Tu es déjà au courant ?"

Tout ce que le bicolore put faire, c'est hocher la tête en serrant les dents tout en tournant son attention vers son professeur. Celui-ci semblait grandement contrarié de ne pas avoir été assez rapide, mais ne chercha pas à toucher son élève sans son accord. Il dit juste fermement :

"- Si tu as besoin de t'isoler, on peut aller dans une autre pièce. Tu as juste à le demander."

L'adolescent ne savait pas quoi répondre dans cette situation. Ce n'était encore jamais arrivé. Ou plutôt... il n'avait pas l'énergie d'exprimer le fait qu'il voulait rester là, et voir comment la situation évoluait. Heureusement, il avait des amis pour le soutenir.

"- Je ne suis pas certaine qu'il veuille partir... ,fit remarquer Anastasia, qui n'avait pas quitté le canapé, Il vaut mieux faire face à ce genre de situation, notamment si on veut s'habituer aux réalités du terrain.

- Ça, tu n'en sais rien ! Et si... ,protesta Momo, se reprenant juste à temps avant de dire quelque chose de déplaisant, Je veux dire... c'est à lui de décider, tu ne peux pas parler à sa place."

Les deux filles se jaugèrent dans un silence glaçant, et personne n'osa s'interposer. Pourquoi la situation semblait-elle tendue pour quelque chose d'aussi futile, tout d'un coup ? On aurait presque pu dire que c'était personnel.

Mais la tension retomba aussi sec quand Anastasia haussa les épaules en guise de réponse. Elle marmonna :

"- Si tu le dis. On le laisse décider alors."

Elle tourna le regard vers l'écran de télévision à nouveau, et ne réagit plus face à la situation. Elle venait sûrement de se froisser et se refermait sur elle-même comme une huître. Mais personne ne s'en soucia.

Vu la situation, la plupart de ses camarades étaient concentrés sur Shoto. Celui-ci finit par reprendre ses esprits, refusant de lui-même de s'isoler, comme la blonde l'avait anticipé, sans pour autant se soucier de ses deux camarades. Mais qui pouvait lui en vouloir ?

Son père se battait probablement à mort contre un Brainless... Pour l'instant, tout le reste devait être le cadet de ses soucis.

Il vint s'appuyer sur le dossier d'un des canapés pour observer avec impuissance l'écran de la télé en marmonnant :

"- Allez... Ne me fais pas ce coup-là..."

Les journalistes, considérant la situation encore comme trop dangereuse pour s'en approcher, continuaient de montrer la foule en panique alors que le n°1 risquait sa vie à quelques mètres de là où étaient les caméras. Tout se passait du point de vue d'une caméra piétonne, plongée dans la foule en panique, et le pauvre journaliste qui relatait les informations sur la situation se faisait ballotter dans tous les sens, rendant son discours haché.

Mais soudain, la foule sembla se figer alors qu'un jeune homme parmi eux, un simple civil, se mit à crier plus fort que tout le monde. La caméra se tourna dans sa direction alors qu'il déclarait :

"- Regardez, au lieu de paniquer ! Il y a encore des flammes qui s'élèvent là-bas ! Vous êtes aveugles ?! Endeavor est vivant, il continue de se battre !! Alors arrêtez de vous lamenter sur l'absence d'All Might, ça ne le fera pas revenir ! Ce n'est pas lui qui risque sa peau actuellement pour nous sauver les fesses, alors le minimum qu'on lui doit, c'est d'évacuer dans le calme !"

Ce discours sembla faire son petit effet sur les civils en panique et ils redevinrent plus calmes. Qui que soit ce jeune homme, il venait de maîtriser une foule mieux que n'importe quel héros des alentours, et avait su se montrer convaincant. Il disparut malgré tout du champ de la caméra quand ce qui semblait être un ami à lui le tira ailleurs en lui disant qu'il fallait dégager, et l'image coupa pour retourner sur une vue aérienne du combat.

On y voyait Endeavor en train de pourchasser le Brainless à travers la ville malgré ses blessures, sans pour autant arriver à le rattraper. La créature le narguait et prenait un malin plaisir à le voir en difficulté, mais le héros était borné. Hors de question de laisser le vilain tout détruire sur son passage. Il ne le laisserait pas faire plus de victimes.

Jaillissant d'une rue adjacente, Hawks sembla venir l'épauler dans la course-poursuite sans pour autant réussir à toucher l'adversaire avec les deux plumes qui lui servaient d'armes. Pourtant, les aspirants héros furent tous assez malins pour voir que cette attaque n'était là que pour faire diversion.

Trop occupé à parer et répliquer aux coups de Hawks pour faire attention au reste, le Brainless ne vit pas que le reste des plumes du n°2 poussait Endeavor dans sa direction, avant qu'il ne soit trop tard.

Il tourna la tête en direction de son véritable adversaire seulement au moment où celui-ci enfonça l'un de ses bras entre ses dents pour l'entraîner à sa suite. Il orienta ses flammes de façon à s'élever le plus rapidement et haut possible dans les airs, autant sous les yeux ébahis des gens sur place que des téléspectateurs devant leurs écrans.

"- Allez papa... ,souffla Shoto en observant la scène avec tous ses camarades, Je te regarde !"

Une réponse très claire au discours de son père lors du classement des héros quelques jours plus tôt, qui sembla résonner avec ce qui arriva ensuite.

Dès qu'il fut assez haut pour pouvoir déployer la totalité de sa force sans risquer de blesser des civils, Endeavor balança une explosion de flammes sur la créature qui éblouit tout le monde. Pendant de longues secondes, personne ne fut capable de dire ce qui était en train d'arriver, mais une vague de chaleur extrême poussa les journalistes en hélicoptère à momentanément couper les caméras, qui étaient hors service à cause de la chaleur.

Quand l'image revint enfin, le Brainless était en flammes, tombant dans le vide, certainement K.O. Pourtant, personne n'arrivait à distinguer si Endeavor lui aussi avait survécu à la déflagration. Même si son alter lui offrait une certaine résistance à la chaleur, cela ne l'immunisait pas pour autant. Avait-il été carbonisé, ou avait-il gagné ?

Personne n'eut la réponse avant que la carcasse du Brainless ne touche le sol dans un bruit sourd. La fumée s'élevait du corps inanimé de la chose, rendant la visibilité des journalistes nulle durant plusieurs secondes... Puis elle se dissipa et révéla Endeavor, debout à côté de la carcasse carbonisée de son adversaire, le poing gauche levé vers le ciel en signe de victoire.

À la télé autant que dans l'internat de la 1-A, des cris de victoire et de soulagement s'élevèrent face à la première victoire historique du héros en tant que n°1.

Shoto, qui avait jusqu'ici suivi le combat fébrilement, sentit ses jambes le lâcher et fut obligé de s'accroupir pour enfin respirer. Tout allait bien. Son père avait gagné.

Ses camarades l'entourèrent dans l'allégresse du moment, difficilement contrôlée par Aizawa et Tenya qui voulaient que le bicolore puisse respirer, mais celui-ci sembla peu s'en soucier.

Il posa ses mains sur son visage pour s'isoler des autres, prenant le temps d'assimiler ce qui venait d'arriver et que, pour la première fois, il venait de voir son père se comporter comme s'il était un vrai héros, qui sauvait le plus grand nombre.

☼

"-Et merde !

-Quoi ?"

Alors que le combat entre Endeavor et le Brainless nommé High-End se soldait par la victoire du héros, dans un immeuble voisin, Dabi pesta. Il ne s'attendait pas à ce que le combat se termine si vite. Ce Brainless faisait partie des plus puissants qu'il restait à disposition de l'Alliance, et il venait d'être battu. Quelle plaie. Ujiko allait être furax.

À côté de lui, Walkyrie le regardait sans comprendre. Elle ne pouvait pas vraiment, la petite équipe ne disposait que d'une seule paire de jumelles, et c'était lui qui les tenait. Mais en voyant ce qui était en train de se passer, il grommela et passa l'objet à la violette, les dents serrées.

Elle s'en saisit et constata la même chose que lui. High-End, carbonisé, était allongé derrière un Endeavor victorieux, mais salement amoché. Le héros tenait à peine debout, témoignant de la difficulté qu'il avait eue à venir à bout de son adversaire.

Honnêtement, la fausse vilaine se sentait presque soulagée... Si le N°1 avait été battu, cela n'aurait fait qu'empirer une situation déjà délicate pour tout le monde. Et elle aurait dû jouer la vilaine fière de son coup alors que l'idée ne lui inspirait que du dégoût. La partie la moins drôle de son métier.

"-Il l'a battu, c'est ça ? ,demanda Toga un peu plus loin dans la pièce, se relevant du canapé défoncé sur lequel elle s'était installée, La poisse !

-C'est une question de point de vue. , répondit Walkyrie en rendant les jumelles à son voisin, Le but n'était pas que High-End batte les héros... Le but était surtout de montrer que l'Alliance a une puissance de feu encore conséquente, malgré l'absence d'All for One à sa tête. Montrer que la relève est assurée."

Himiko haussa les épaules, clairement indifférente au plan que Tomura pouvait avoir fixé, et ne s'embêta pas à bouger. À côté d'elle, Nightmare jouait avec les ombres de la pièce, comme pour passer le temps. Cette mission semblait d'un ennui mortel pour elle, et elle le faisait bien savoir depuis le début. Elle continua :

"-Bon, si c'est terminé, on peut se barrer ? Cette planque pue la pisse, et j'en ai marre de traîner dans le coin. Je veux rentrer, et Toga aussi."

La blondinette opina, totalement en accord avec sa camarade, et Ylia les comprenait, dans un sens. Elle n'avait servi à rien, ni durant les négociations avec Hawks, ni pendant le reste de la mission. Dabi étant seul décisionnaire, elle faisait plus plante verte qu'autre chose, et c'était insupportable.

"-Non. , trancha malgré tout le noiraud en se levant et en jetant la paire de jumelles dans un coin, Ce sera fini quand je le déciderai, et je ne vais pas les laisser s'en sortir comme ça.

-Oula..., siffla Nightmare en se redressant, Qu'est-ce que tu comptes faire ? On dirait presque que c'est personnel."

Le vilain fusilla son équipière du regard, alors que celle-ci sourit en coin, fière de sa provocation. Il ne prit même pas la peine de répondre, et marcha vers la porte avant que Walkyrie ne le retienne en demandant :

"-Attends, c'est une très mauvaise idée ! On a déjà changé les plans sans l'accord de Hawks. Si tu débarques pour te battre, on va avoir des problèmes !

-Je m'en fous, j'y vais ! ,résista le noiraud en dégageant son bras de la prise de la violette, Vous, vous pouvez rester planquées si ça vous chante, mais je ne resterai pas les bras croisés. Les gens doivent comprendre que l'espoir est mort !"

Il sortit de la pièce sans demander son reste et les filles restèrent plantées là, béates. Il n'avait aucune raison valable de descendre confronter les héros. Tout ça, on aurait vraiment dit que...

"-C'est vraiment personnel, on dirait. Il a une dent contre Endeavor ou quoi ?, demanda Nightmare en levant un sourcil.

-Je ne sais pas, mais il va faire tout capoter ! , pesta Walkyrie en se dirigeant vers la porte aussi, Je vais assurer ses arrières ! Restez ici, on aura sûrement besoin de vous pour fuir si ça tourne au vinaigre."

Elle ne laissa pas le temps à ses camarades de répondre ou de protester, et quitta la pièce pour partir à la poursuite de Dabi. Celui-ci l'avait devancée de plusieurs mètres, mais il ne fut pas difficile à pister et à retrouver dans les étroits couloirs de cet immeuble en travaux.

Il descendait les marches quatre à quatre, ne se souciant guère d'être suivi ou qu'on tente de l'arrêter, et Walkyrie resta dans son sillage jusqu'au lieu de la fin du combat.

En arrivant sur les lieux, elle prit le temps de dégainer l'épée accrochée dans son dos, juste au cas où. Dabi était imprévisible, pas sûr qu'ils n'auraient pas besoin de se battre malgré l'état déplorable d'Endeavor.

Dans tous les cas, quand elle rejoignit enfin son côté pour l'épauler, le vilain broncha à peine. Il ne réagit pas non plus quand elle marmonna entre ses dents :

"-Hey. À quoi tu joues, là ?"

Il était fixé sur le héros face à lui, qui, avec l'aide de Hawks, se relevait difficilement. Les deux hommes semblaient discuter, mais Dabi prit un malin plaisir à les héler pour interrompre le soulagement général :

"-Attendez un peu, là ! Ce n'était pas comme ça que c'était censé se passer !"

Les deux hommes se redressèrent, visiblement pris de court par l'intervention soudaine du vilain, et Hawks fusilla les deux vilains du regard. Pourquoi étaient-ils là ? Cela ne faisait pas partie du plan.

Walkyrie aurait bien aimé pouvoir lui répondre, mais elle ne savait pas elle-même ce que le noiraud manigançait... Elle était là pour sauver les apparences, et aussi la mise de son camarade.

"-Salut, Endeavor ! Content de te rencontrer, si je peux me permettre..., continua le noiraud avec un sourire narquois."

Plus de doute désormais, c'est bien après le N°1 qu'il en avait. Ses raisons, bien qu'inconnues, elle s'en fichait. Il était en train de les mettre dans une situation délicate et elle ne réfléchissait qu'à une chose : comment les sortir de cette mauvaise passe sans faire plus de dégâts ?

Alors qu'elle réfléchissait à toute vitesse, Endeavor les jaugea en tenant son œil blessé et grogna :

"-Enfoiré ! C'est toi qui as tué Snatch !

-Snatch ? C'est qui, celui-là ?, demanda le vilain sans se départir de son sourire malin. Peu importe, on a l'occasion de discuter, alors profitons-en !"

Joignant le geste à la parole, Dabi fit soudain surgir des murs de flammes bleues de part et d'autre de son corps sans vraiment se soucier de sa camarade. Celle-ci esquiva au dernier moment, réalisant trop tard ce que le vilain était en train de faire.

"-Fais gaffe ! Je suis là aussi !, elle pesta presque en hurlant cette fois."

Mais elle n'obtint encore aucune réponse.

Il venait de créer un cercle de flammes bleues autour d'eux pour empêcher d'autres héros d'intervenir.

Cela permettait de prendre Endeavor et Hawks au piège, mais eux aussi. S'il gardait ses barrières autour d'eux, Ylia doutait que Nightmare et Toga aient la situation en visuel et puissent les aider à fuir. Pourquoi fallait-il que cet idiot complique la situation pour ses petits plaisirs personnels ?!

Dans tous les cas, la chaleur ambiante augmenta d'un cran à cause du piège qu'il venait de mettre en place. Même à quelques mètres des flammes, difficile de bouger pour qui que ce soit. Endeavor, qui avait clairement poussé les limites de sa résistance à la chaleur, était le premier affaibli. Alors, quand il essaya de se lever sans grand succès, Hawks s'interposa :

"-Ne bougez pas, je m'en occupe. Je n'ai plus que des moignons d'ailes, mais je peux les retenir assez longtemps pour...

-On se calme, on est juste venus récupérer le Brainless, rien de plus ! Ce n'est pas comme si on avait une chance de gagner contre les deux plus grands héros du moment à bout de force !

-Dabi, non !, tenta de le dissuader Walkyrie."

Pourtant, cela n'empêcha pas le vilain de passer à l'attaque. S'élançant à toute vitesse, le noiraud augmenta l'intensité de ses flammes ; il attaquait clairement dans l'optique d'exécuter les deux hommes sans sommation. Et si Hawks mourait, l'opération entière et la future collaboration de l'Alliance allaient sûrement capoter.

Elle s'élança à sa suite, sans aucune hésitation, mais leur chemin fut bien vite coupé par un autre imprévu. Un imprévu qui utilisait le chemin des airs, seule faille de la fournaise dans laquelle ils se trouvaient, pour s'interposer. Heureusement pour les vilains, Walkyrie eut assez de jugeote pour lever les yeux au bon moment et éviter à son camarade de se faire écraser sur place.

"-Attention, recule !, le prévint-elle à la dernière seconde en lui coupant la route."

Rapidement, elle leva le plat de sa lame entre elle et l'adversaire pour parer le coup. Quand une jambe musclée entra en contact avec le fer, elle grimaça, car la force du choc se répercuta dans tous les muscles de son bras. Cette personne était puissante, et quand elle leva les yeux, elle la reconnut tout de suite.

C'était Mirko, la nouvelle et actuelle N°5 du classement. La jeune femme souriait de toutes ses dents, alors qu'elle reculait avant de prendre une réplique de sa part et cria par-dessus les flammes :

"-Je me suis ruée ici dès que j'ai vu les infos ! C'est pas sympa de garder tout le fun pour vous, les gars !"

Sur ses gardes, Dabi recula alors que sa collègue resta en première ligne. Elle dut y mettre toute la force qu'elle put, mais la violette réussit à repousser son assaillante, du plat de la lame, faisant reculer celle-ci. Mirko se recula en tiquant, alors que Walkyrie se retirait aussi du conflit pour rejoindre son allié.

"-Vous êtes de l'Alliance des Super-Villains, pas vrai ?, fulminait l'héroïne en se réceptionnant habilement entre les vilains et ses collègues. Je vais vous botter les fesses."

Ça, Ylia n'en doutait pas. Même à deux, contre l'une des héroïnes les plus fortes du classement en pleine forme, ils feraient difficilement le poids. Alors, elle se tourna vers Dabi pour tenter de le raisonner, marmonnant entre ses dents :

"-Ok. Baisse tes flammes. On doit battre en retraite."

Le noiraud sembla ouvrir la bouche pour protester, mais s'abstint au dernier moment et obéit. Même lui devait se rendre à l'évidence : ce n'est pas aujourd'hui que l'Alliance obtiendrait une victoire écrasante.

Alors, après une demi-seconde d'hésitation, l'intensité du cercle de flammes baissa, rendant l'air plus respirable... Et libérant le champ de vision à tous les héros alentour. Mais pas que.

C'était maintenant ou jamais qu'il fallait fuir.

Prenant une grande inspiration pour rassembler un maximum d'air dans ses poumons, la violette l'expulsa en hurlant :

"-NIGHTMARE ! MAINTENANT !"

Sans qu'ils aient à attendre plus de quelques secondes, des ombres alentour se rassemblèrent autour d'eux comme pour les avaler. Immobile, Ylia se laissa faire, retenant sa respiration le temps du transfert, mais Dabi n'était pas du même avis.

"-À la prochaine, Monsieur de Numéro 1., balança-t-il en direction d'Endeavor alors que les ombres étaient en train de l'engloutir, On trouvera un autre moment pour discuter. D'ici là, ne crève pas, ok ?"

La dernière chose que vit Valkyrie avant de se faire engloutir par les ombres fut Mirko qui tentait de frapper son collègue à la tête, mais sans succès. L'évacuation était déjà trop avancée.

Puis ce fut le trou noir.

Du moins, pendant une trentaine de secondes. Quand la lumière revint, ils étaient de nouveau dans la planque à quelques mètres des lieux de l'attaque.

Ylia prit une grande goulée d'air dès que Nightmare relâcha la prise des ombres surelle. Elle toussa, ayant manqué de s'étouffer... Mais il valait mieux ça que d'essayer de respirer dans le néant, d'après la noiraude. Personne à part elle n'y arrivait, selon ses dires. Elle ne voulait pas tenter l'expérience.

Le temps de reprendre ses esprits, elle constata que Toga les regardait d'un air soucieux, et Nightmare d'un air sévère. C'était surtout Dabi, qui attirait leurs regards à vrai dire. Il était l'instigateur de cette attaque non prévue sur les héros, et quand ça ne faisait pas partie du plan, ça n'avait pas tendance à plaire. Malgré tout, le noiraud ne semblait pas s'en soucier, et s'étira, déjà détendu alors qu'il venait à peine d'être évacué de sa propre scène de crime.

"-C'est dommage..., il soupira en passant une main embêtée dans sa nuque, On commençait seulement à s'amuser."

Cette fois, c'était trop. Sans crier gare, Ylia effaça les quelques mètres entre elle et Dabi pour lui asséner la claque du siècle. Sa main vola si vite contre la joue déjà brûlée et mutilée du vilain que celui-ci n'eut même pas le temps d'esquiver et le contact résonna sèchement contre les murs nus de la planque.

Un long silence suivit ce geste, laissant le moment suspendu dans le temps quelques secondes... Le temps que chacun réalise ce qui venait de se passer.

Malgré le fait qu'elle venait de frapper un homme qui était connu pour brûler vif ses victimes, Ylia ne se démontra pas, et ne laissa pas son masque se craqueler. Certes, son geste venait clairement de dépasser ses pensées et ses prérogatives, mais elle ne sortit pas de son rôle et siffla :

"-Ne recommence plus jamais ça ! Chef ou pas, ce que tu viens de faire était idiot, inconscient et tu aurais pu faire capoter tout le plan ! Sérieux, on aurait presque dit que c'était personnel... Tomura aurait pu te tuer, s'il avait été là. Tu as ouvertement désobéi à ses ordres de rester à l'écart."

Dabi resta de marbre et essuya le sang qui perlait d'une de ses cicatrices à la joue, laissant la violette fulminer toute seule face à lui. Dans ses yeux, il vit clairement qu'elle savait l'erreur qu'elle venait de faire, mais elle ne reviendrait pas dessus malgré tout. Elle le défiait du regard, malgré une certaine peur au fond des yeux, et cela le fit doucement sourire. Par prudence, il leva malgré tout les mains, et grogna :

"-Ok. Désolé. Je voulais juste m'amuser un peu... Cette mission est juste super ennuyeuse. Hawks prend tous les projecteurs avec les héros, je voulais juste partager l'écran avec eux... Rien de personnel je te le promets."

Un mensonge éhonté, dont il ne se cacha pas. Mais aucune des filles n'osa le contredire, alors il se contenta de rester dans la même position en signe de paix.

"-Recommence une fois... Et je t'arrache tes piercings un par un du bout de ma lame juste pour le plaisir de te voir souffrir., menaça ouvertement la violette en s'écartant enfin de lui pour éviter qu'il ne change d'avis et ne la tue, Compris, le barbecue humain ?

-J'ai hâte de voir ça., répondit celui-ci avec un sourire carnassier, En espérant qu'une jolie poupée comme toi est assez rapide pour le faire."

Valkyrie le fusilla du regard et cracha à ses pieds avant de quitter la pièce la première. Évidemment, ses menaces n'étaient que des paroles en l'air, mais il fallait qu'elle montre que la Walkyrie qu'ils connaissaient était une véritable criminelle, issue de la pègre japonaise pour une bonne raison. C'était nécessaire si elle voulait s'intégrer.

Cela sembla assez convaincant pour que, du moins, Nightmare la talonne de près avec Toga quand elle suggéra de quitter les lieux avant l'arrivée des héros. Connaissant les procédures, la violette savait qu'ils allaient fouiller les immeubles aux alentours pour tenter de les retrouver avant qu'ils ne prennent la fuite... Et ce n'était dans l'intérêt de personne que ce soit le cas.

Alors qu'ils quittaient l'immeuble tous ensemble, Toga brisa le silence entre eux en demandant à son aînée aux cheveux violets :

"-C'était osé, de tenir tête à Dabi comme ça. Tu as conscience qu'il aurait eu le droit de te buter, s'il avait voulu ?

-Oui. Mais il ne me fait pas peur., répondit-elle naturellement en reluquant le noiraud par-dessus son épaule, Ce qui me fait peur, surtout, c'est ce qu'on va devoir faire pour rattraper ses conneries."

Ça, c'était peu de le dire. Le lendemain était prévu un autre rendez-vous avec Hawks et les trois filles ne savaient pas à quoi s'attendre... Et surtout à quelle sauce le N°2 des héros allait les manger après ce qu'il venait de faire sans son consentement.

A suivre...

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Nombre de mots: 7464 mots

Date de publication: 06/07/2025

Dernière mise à jour: 11/08/2025 (modification mise en page)

Le mot de l'auteur: Pouah, je pense que je ne recommencerai jamais l'idée de poster deux chapitres dans la même journée ! Ça m'a demandé une certaine détermination que je n'avais pas ! Enfin bon, l'essentiel, c'est que ce soit fait ! Bienvenue dans cet avant-dernier chapitre de l'arc 3 de cette fic ! L'arc 4 est déjà en cours d'écriture (même si je suis clairement à la ramasse à cause de soucis familiaux), mais j'avance et je ne me démotive pas ! Cette année est la plus productive que j'ai eue depuis longtemps. Bref. Vous verrez, on est ici un peu moins axé sur les OC encore, mais ça va venir, l'arc 4 va être le début des fils d'intrigue qui vont pousser nos chères copines à évoluer eheh ;3

En espérant qu'il vous plaise quand même ! Bonne lecture à tous·tes !

Sasha

TW de ce chapitre:  Violences (plus ou moins) graphiques, menaces et conflits

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Chapitre 21 - High-End

Chapitre corrigé

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"-Je vous apporte votre commande tout de suite, messieurs."

Ignorant la pauvre serveuse qui venait de déposer des boissons sur la table et demander quel repas ils souhaitaient manger, Endeavor fixa Hawks en face de lui dans un silence pesant.

Il avait reçu un message de sa part quelques jours plus tôt à son agence, demandant s'il pouvait le rencontrer lors de son passage à Kyushu pour le travail. Honnêtement intrigué par le jeune homme, le nouveau N°1 avait accepté l'invitation à faire une patrouille ensemble, puis à manger dans ce restaurant chic, avec vue sur la ville du haut d'un immeuble.

Mais depuis le début, son collègue ne faisait que digresser et tourner autour du pot. Il avait parlé de sa mauvaise cote de popularité, de son apprenti, de Shoto, mais en aucun cas du sujet principal de leur réunion. Agacé par le comportement nonchalant de son collègue, Enji Todoroki avait malgré tout fini par s'impatienter et avait demandé à rentrer dans le vif du sujet... juste avant que la serveuse n'intervienne.

Et ils en étaient là. Dans un grand moment de silence.

Les deux hommes attendirent que la porte de la salle privée qu'ils avaient réservée se referme derrière la jeune femme, et qu'elle s'éloigne, avant de reprendre leur conversation. Après tout, leur échange devait rester strictement confidentiel... alors autant ne pas prendre de risque.

"-Et alors ? ,finit par demander Endeavor d'un air sérieux une fois certain de ne pas être entendu, Nous avons capturé les derniers Brainless lors de la défaite d'All for One, et ils sont tous enfermés au Tartare. Depuis, plus aucune trace d'eux, malgré qu'il soit avéré que l'Alliance soit encore bel et bien une menace... Qu'est-ce qui te fait croire qu'il y en a encore en activité ?

-Rien. ,répondit le plus jeune des deux héros en sirotant sa boisson, l'air complètement indifférent, À vrai dire, c'est surtout que les gens du coin en parlent encore énormément, même depuis Kamino, et les rumeurs vont bon train. Qui sait... On n'est pas à l'abri que Tomura ait une réserve secrète de ces monstres. Les on-dit sont sûrement avérés."

Sans toucher à son verre, Endeavor se crispa. Comment ça, ils se basaient uniquement sur des rumeurs ? C'était trop peu ! Les gens avaient beau dire des choses, ce n'était pas pour autant qu'elles étaient vraies. L'avait-il invité, le numéro 1, que pour cela, ou cherchait-il à se moquer de lui ? Si c'était la deuxième option, la blague était de très mauvais goût. Il n'avait pas que ça à faire que de se déplacer pour si peu ! En rogne, le héros se leva et pesta en sortant de ses gonds :

"-Ne te fous pas de ma gueule ! Tu ne m'as quand même pas fait venir ici pour ça ? L'addition s'il vous plaît !"

Face au manque de patience de son interlocuteur, Hawks se montra étrangement calme... et soudain très sérieux. Il venait certes de lui faire une mauvaise plaisanterie, mais il n'avait pas fait venir le n°1 jusqu'ici pour rien. Il croyait dur comme fer à la théorie qu'il avançait et ne comptait pas se laisser intimider. Il dit donc, pour empêcher Endeavor de quitter la pièce en trombe :

"- Ne vous enflammez pas ! Il n'y a pas qu'ici que des gens prétendent en avoir vu. Vous n'étiez pas au courant ?"

Il réussit à toucher dans le mille, car le héros s'arrêta en cours de route, se crispant de tous ses muscles. Il y avait peu de choses qui échappaient à l'influence d'Endeavor dans le milieu super-héroïque, mais il avouait que cette fois... il ignorait bien des choses sur les Brainless et leurs prétendues activités. Et Hawks venait de piquer sa curiosité.

"- Où est-ce que tu veux en venir ?, finit-il par demander sans pour autant venir se rasseoir, méfiant, Ne me fais pas perdre mon temps, je n'ai pas que ça à faire.

- Lorsque j'ai entendu parler de ces rumeurs, et que j'ai vu en ligne que beaucoup de gens partageaient des témoignages, j'ai décidé de faire une enquête de terrain. , expliqua le n°2, cette fois très sérieux, ne laissant transparaître aucune once de plaisanterie, Et les rumeurs, bien qu'elles restent presque identiques, se créent dans des endroits très éloignés les uns des autres... sans aucune logique apparente."

Le blond continua son monologue en voyant qu'il avait capté toute l'attention qu'il désirait de son principal auditeur. Il énonça le fait qu'il était possible qu'un seul et même individu profite de l'angoisse générale pour créer et diffuser ces rumeurs, mais qu'elles étaient trop proches dans le temps, et trop inventives pour qu'il y ait la moindre chance que ce soit le cas. Il y avait plus de chances que les rumeurs soient avérées et que des civils aient vraiment entrevu des Brainless en phase de test.

Mais avec Tomura sans moyens dans la nature, et All For One enfermé au Tartare, d'où venaient ces créatures ? Il l'ignorait... ou pas.

En vérité, tout le monologue sérieux et neutre dans lequel il s'était lancé ne cachait que des intentions plus morbides.

Lors de son rendez-vous avec les représentants de l'Alliance quelques jours plus tôt, la condition qu'il avait fixée pour commencer la collaboration entre l'organisation dont il faisait prétendument partie et eux, était de piéger, entre guillemets, le nouveau n°1 dans un combat avec un nouveau Brainless.

Un nouveau monstre, de préférence relativement faible, qu'ils pourraient facilement combattre ensemble pour montrer un front uni.

Le plan restait simple : attirer Endeavor dans un endroit isolé, sans civils, où le combat pourrait être lancé sans risque. La patrouille qu'il voulait lui proposer dans un complexe maritime voisin ferait l'affaire... Ensuite, faire venir des médias sur place pour filmer le combat, battre le Brainless... Et le tour était joué.

Tout le monde y trouverait son compte. L'Alliance, en montrant que, même affaiblie, elle était toujours là, à tirer les ficelles dans l'ombre. Lui et Endeavor qui, en vainquant le Brainless, verraient leur cote de popularité encore monter... Et le Front de Libération des Facultés Para-humaines : le but était surtout de voir si une collaboration avec l'Alliance serait pérenne et avantageuse pour tout le monde. Et pour ça, Re-Destro avait demandé à voir la frappe de feu que pouvaient avoir leurs potentiels alliés, mettant la charge de cette mission sur Hawks.

Depuis qu'il avait réussi à se faire passer pour un partisan de cette nouvelle cause en vogue au Japon, c'était la première fois qu'on lui confiait une mission de cet ordre d'importance. Alors, pour le bien de sa couverture, il ne devait pas se rater.

En espérant que personne ne réalise qu'il jouait à un double jeu, dans un camp comme dans l'autre. Il avait beaucoup à perdre s'il se faisait prendre. Il n'en était d'ailleurs pas passé bien loin.

Son monologue sur la présence potentielle de Brainless dans la région fut interrompu quand Endeavor commença à s'impatienter de nouveau et grommela :

"- Bon, arrête de tourner autour du pot ! Qu'est-ce que tu veux de moi, au juste ?

- Je veux que vous soyez un leader qui inspire la confiance. , répondit le blond dans un discours qu'il avait bien rodé, Et vérifier ces rumeurs afin de rassurer la population, c'est le meilleur moyen de le faire, tout en faisant augmenter votre cote de popularité.

- Admettons. , s'exclaffa le nouveau n°1, peu convaincu, Et toi ? Tu pourrais utiliser ces informations pour faire régner la paix, récolter les lauriers, et me dépasser par la même occasion. Qu'est-ce que tu y gagnes ?

- Moi ? J'ai juste envie de me la couler douce. , répondit Hawks, en haussant les épaules, jouant les jeunes héros surdoués mais nonchalants, Faire ma patrouille, aller me coucher le soir après une bonne bière pour me féliciter d'une journée de calme plat. Je rêve d'un monde où les héros auraient tellement de temps libre qu'ils ne sauraient plus quoi en faire."

L'air perplexe qu'afficha le nouveau N°1 ne fit pas broncher le blond. Dans un sens, cette réponse était un mensonge... Son seul et unique but dans la vie était très loin de la petite vie pépère qu'il décrivait. Mais pour le bien de son rôle dans cette affaire, le personnage du jeune héros surdoué mais complètement indifférent à l'influence qu'il pourrait laisser dans le milieu restait sa meilleure option pour garder sa couverture intacte.

Même si Endeavor semblait voir clair dans son jeu à chaque seconde de son discours.

Aucune réponse ne vint de la part du leader japonais des héros. Au lieu de renvoyer une autre réplique cinglante en pleine face de son collègue, le regard bleu de celui-ci se tourna vers la baie vitrée, avec un léger froncement de sourcils.

Et Hawks réalisa alors que, dans son champ de vision périphérique, il y avait du mouvement. Il tourna la tête vers la vitre à son tour pour voir ce que Endeavor regardait ainsi.

Un point, minuscule à l'horizon, mais pas anodin. Un objet, ou quelque chose qu'ils ne pouvaient pas identifier, arrivait dans leur direction à basse altitude. Trop basse altitude pour ne pas représenter une menace pour les bâtiments alentour. C'était trop gros pour être un drone, mais pas assez pour être un hélicoptère quelconque qui passait par là. Et ça se déplaçait rapidement. Trop rapidement.

"-Vous voyez ça, vous aussi ? ,demanda Hawks en se redressant, avec un mauvais pressentiment."

Comme si le timing n'était pas déjà assez mauvais, c'est ce moment que la serveuse choisit pour revenir vers eux avec leurs plats. Elle venait de faire coulisser la porte quand les deux héros réalisèrent, trop tard, quelle menace pesait sur eux.

Un Brainless.

Plus gros que la moyenne. Plus rapide. Sûrement puissant.

Inconsciente du danger, l'employée du restaurant déclara :

"-Messieurs, voici vos...

-Attention !"

Sans même y réfléchir à deux fois, Hawks se jeta sur elle pour faire barrière de son corps et de ses ailes entre elle et les bris de verre au moment où la vitre explosa sous le poids du monstre. Celui-ci visait clairement cet endroit précis, et affichait un sourire carnassier alors qu'Endeavor parait le coup d'aile qui avait brisé la baie vitrée dans sa direction. Mais le plus étonnant restait qu'il parlait.

"-C'est lequel, le plus fort ? ,demanda-t-il d'une voix caverneuse par-dessus les hurlements horrifiés de la pauvre serveuse."

Personne ne prit la peine de lui répondre, trop surpris qu'il soit doué de parole pour réagir. Hawks veilla uniquement à ce que la civile ne lui échappe pas pour ne pas la mettre inutilement en danger. Mais celle-ci était figée par la peur, alors ce n'était pas bien difficile.

"-Hawks, tu te charges de l'évacuation ! ,ordonna fermement Endeavor à son collègue, sans laisser de place à la négociation.

-Ok ! ,décida d'obéir son cadet en prenant la civile avec lui, Et vous ?

-Moi, je m'occupe de ce truc !"

Sans en dire plus, le nouveau N°1 balança l'une de ses attaques en direction du Brainless sans se soucier de pouvoir se blesser dans la manœuvre. Il balança ses flammes aux trois quarts de leur puissance pour envoyer un Jet Burn en pleine face de l'ennemi, traversant lui-même la vitre par la même occasion. Cette attaque fit reculer le Brainless de cinquante mètres, mais Endeavor savait que ce ne serait pas suffisant pour le tuer. Alors il se maintint dans les airs à l'aide de ses flammes en déclarant :

"-Approche. Je vais te montrer ce que c'est, de se frotter à un Numéro 1 !"

Plus le temps de réfléchir à un plan, ou de discuter désormais. Les hostilités étaient lancées, et la priorité restait qu'aucun civil ne soit blessé. Il laissa donc son collègue derrière lui pour évacuer le bâtiment alors que son adversaire se redressait, avec plusieurs brûlures au torse et aux extrémités. Mais évidemment... Il sembla rapidement se régénérer en ricanant :

"-Tu croyais m'avoir avec ces petites flammes ?"

Le fait qu'il sache véritablement parler changeait beaucoup de d'habitude. Jusqu'ici, les études sur les Brainless montraient que les noirs (comme celui-ci) étaient dotés d'une certaine intelligence et de capacités spéciales... Mais jamais de parole, ou de libre arbitre comme lui. Il allait être compliqué à éliminer, mais une chose était sûre... Le mieux resterait encore de le capturer pour pouvoir l'interroger ensuite.

"-Montre-moi ta vraie puissance ! ,réclama la créature en se jetant sur son adversaire une fois complètement guérie."

Endeavor, qui avait essayé de réfléchir rapidement, para l'attaque de justesse avec son alter et tenta de répliquer. Mais lui comme le Brainless traversèrent l'immeuble dans l'autre sens, brisant les murs des pièces voisines qui avaient déjà été évacuées. La puissance de la confrontation fut telle qu'ils se retrouvèrent bientôt à ressortir par l'autre côté de l'immeuble, en laissant pas mal de dégâts sur leur passage.

En contact direct avec son adversaire, Endeavor tenta bien d'utiliser ses flammes le plus fort possible sans blesser de civils pour le brûler vif, mais sans succès. La créature se régénérait aussi vite qu'il la carbonisait, ses tentatives restèrent donc vaines alors qu'ils finissaient de traverser le bâtiment, désormais coupé en deux. L'immeuble commença alors à s'effondrer, mais pas le temps de s'occuper des civils... ou pour d'autres héros d'accourir au secours des personnes en danger. Seul Hawks, utilisant son alter à pleine puissance, réussit à évacuer la partie endommagée du bâtiment grâce à la force de ses plumes.

De son côté, Endeavor commençait à réaliser qu'en plus d'être doué de parole, ce Brainless avait plusieurs cordes à son arc qui le rendaient redoutable. Sa force de frappe était égale, voire même supérieure à la sienne... Mais tant pis. Il ne s'attendait pas à ce que la partie soit gagnée d'avance.

Une fois tous les civils évacués, Hawks vint en aide à son collègue en déclarant :

"-C'est bon, j'ai évacué toutes les personnes qui se trouvaient dans les derniers étages ! Vous pouvez envoyer la sauce !"

En entendant cela, Endeavor décida enfin d'y aller à pleine puissance. Rassemblant toute son énergie ou presque, il créa une attaque qui ne laissa aucune marge d'esquive au Brainless. Celui-ci se retrouva pris dans un étau de plusieurs flammes qui le lacéraient de toutes parts... Coupant tout sur leur passage. Même la partie de l'immeuble qui était en train de s'effondrer sur la rue en contrebas ne résista pas aux flammes et finit carbonisée dans un nuage de cendre âcre et noire.

En une seconde, il venait de détruire un demi-bâtiment... Et pourtant, le Brainless persistait. Malgré ses nombreuses blessures, qui auraient clairement été mortelles pour n'importe qui d'autre, il ricanait et se régénérait tout en narguant volontairement le N°1.

"-Comme c'est amusant..."

Hawks et les autres tentèrent bien de prendre la marge de tir que leur laissait le temps de régénération du Brainless pour l'aider... Mais même cela fut inutile. À peine la créature commença-t-elle à subir leurs assauts, qu'elle y opposa une résistance en montrant un nouveau pouvoir. Elle fit surgir de son propre corps blessé plusieurs autres Brainless blancs sans cervelles pour s'attaquer à eux, et se laisser le loisir d'avoir uniquement Endeavor pour adversaire.

Cela faisait donc six alters différents dans le même corps qu'Endeavor décomptait depuis le début du combat, rendant les choses toujours plus compliquées. Mais pas impossibles.

Malgré tous ses alters, ce Brainless semblait avoir un point faible qu'Endeavor ne s'était pas gardé de remarquer. Sa tête. C'était la partie de son corps qui se régénérait le moins vite, alors la viser restait la meilleure méthode pour le neutraliser.

Alors que la créature commençait à se vanter de pouvoir tester ses nouvelles capacités sur lui, le N°1 profita de cette distraction pour envoyer un Prominence Burn entre eux à pleine puissance. Le bruit de la déflagration se répercuta sur tous les immeubles alentour alors que la visibilité devint nulle. Tout le monde fut ébloui par la puissance de l'attaque, même Endeavor.

Quand la lumière se dissipa enfin, les gens ne purent que constater une chose : la tête du Brainless était bel et bien décrochée de son corps... Sonnant sa victoire écrasante, sa première en tant que leader des héros.

Ou pas.

Il eut le tort de se relâcher en voyant la tête de son adversaire tomber dans le vide, alors qu'il continuait de se maintenir en hauteur. Car le corps de celui-ci n'était nulle part en vue... Et le prit à revers.

Il réalisa son erreur uniquement quand une attaque sanglante du Brainless siffla dans sa direction alors qu'il entendit un :

"-Raté !"

Puis une vive douleur le prit au visage et au niveau du flanc. Il était touché. Gravement. 

Suffisamment gravement pour que sa concentration soit brisée et que les flammes sous ses pieds s'éteignent.

Endeavor se sentit alors plonger vers le vide, mais aussi vers l'inconscience alors qu'un hélicoptère de journalisme passait juste au-dessus de lui pour filmer sa déchéance... Puis plus rien.

☼

Un silence de mort était tombé dans l'internat de la 1-A, alors que la scène était diffusée en direct à la télévision. Dès qu'ils avaient eu l'info qu'un nouveau Brainless avait attaqué, la plupart des élèves présents à l'internat ce week-end-là étaient allés dans la salle commune pour regarder la télé... sans pour autant prévenir Shoto. Celui-ci était descendu de sa chambre bien plus tard que la plupart de ses camarades, après avoir reçu un flash info sur son téléphone... Et on pouvait dire que le timing n'était pas des plus idéaux.

C'est pile au moment où son père avait baissé sa garde que le bicolore était arrivé. Comme si ce n'était pas suffisant, les images sur la télévision étaient très claires : on y voyait Endeavor chuter sur un immeuble, faisant s'écrouler une partie du bâtiment sur son passage alors que son adversaire le suivait de près.

Quand ils remarquèrent la présence de leur camarade, presque tout le monde échangea un regard interloqué avant d'avoir le réflexe de réagir. C'est Izuku qui se leva le premier, suivi de près par Momo pour aller soutenir son camarade.

"- Shoto !

- Tu devrais retourner dans ta chambre. ,conseilla la déléguée suppléante en faisant un pas en direction de son camarade, Il ne faut pas que..."

Elle avait bien tenté de tendre la main dans sa direction pour le tirer dans une autre pièce, mais le bicolore fit échapper son bras de son emprise dans un mouvement sec. Celle-ci n'insista pas, trop interloquée pour réagir, et bredouilla :

"- M-Mais...

- Ça va. ,assura le jeune homme en s'approchant du canapé pour mieux voir la télévision, Je peux le supporter, Yaoyorozu."

La noiraude opina, penaude, et retourna s'asseoir. À côté de son ami, Izuku garda un œil attentif sur ce qui se passait à l'écran d'un air soucieux. À vrai dire, tous les élèves présents avaient l'air soucieux, face à leur télévision.

Dans un coin de la pièce, Lily et Tsuki se tenaient la main en essayant d'assimiler ce qui était en train de se passer, leur livre et console respectifs posés à côté d'elles. Sayako regardait l'écran, les sourcils froncés, et Anastasia laissait son regard divaguer entre la scène et Shoto, les lèvres pincées. Tous les autres avaient des réactions à peu près similaires aux filles de la classe découverte.

Personne ne disait rien. La seule voix qui brisait le silence était celle de la présentatrice de terrain, qui criait dans son micro depuis l'hélicoptère survolant la scène :

"- Le super-vilain détruit tout sur son passage ! Selon les témoins, plusieurs Brainless auraient également surgi dans les rues de la ville... Une partie des héros serait aux prises avec eux tandis que les autres procéderaient à l'évacuation des civils ! Endeavor a été le premier à intervenir... Hélas, il semble hors combat ! C'est un spectacle tragique qui ravive le souvenir du cauchemar d'il y a trois mois !"

Ça, c'était peu de le dire... Les civils montrés à l'écran semblaient assez paniqués. L'évacuation de la zone était difficile. Tout le monde s'inquiétait de l'état du n°1 des héros, et celui-ci fut bien vite montré à terre, inconscient, avec le Brainless penché sur lui.

Il ne bougeait pas... Et s'il ne le faisait pas vite, il risquait de se faire tuer.

Heureusement, juste avant que l'ennemi ne se décide à l'achever, le n°1 sembla reprendre connaissance. Il se projeta en avant à l'aide de ses flammes, pile sur le Brainless, avant que l'image ne coupe pour montrer un autre point de vue.

On ne voyait désormais que la foule paniquée qui tentait de s'éloigner du lieu de l'attaque... mais qui piétinait.

"- Bordel, mais on veut voir ce qui se passe ! ,pesta Denki depuis le canapé, les sourcils froncés, Pourquoi ils montrent la foule ?!

- Parce que si Endeavor est encore en état de se battre, les journalistes ne vont pas prendre le risque de le filmer de trop près, idiot ! ,le corrigea Kyoka en lui mettant une tape derrière la tête en guise de punition.

- Les gens paniquent... ,constata Fumikage, les yeux toujours fixés sur la télévision, C'est pas bon, ça."

En effet, en constatant l'absence d'Endeavor plus de quelques secondes, un mouvement de foule avait commencé à se créer parmi les gens encore en train d'être évacués du quartier. De leur point de vue, il ne semblait pas évident que le combat avait repris... et les héros avaient du mal à contrôler les civils qui paniquaient.

La situation devenait hors de contrôle.

...

Le mot de l'auteur: Enfin, j'arrive à poster ce chapitre ! Désolé pour le retard, mais pour ceux qui ne me suivent pas, j'ai eu des impératifs familiaux la semaine dernière qui m'ont poussé à repousser la date de sortie à aujourd'hui. Dans tous les cas, l'essentiel, c'est qu'on y arrive (et autant vous dire que la motivation n'y était pas au début xD) ! C'est le dernier chapitre de ce premier arc narratif, et on enchaînera bientôt sur la 2e année de nos protagonistes ! En espérant qu'il vous plaise ^w^

Bonne lecture à tous·tes !

Sasha

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Chapitre 20.1 - Avant la fin de l'été

Chapitre corrigé

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Fred

Le soleil tape fort sur mon crâne alors que j'essuie ma joue d'un revers de la main en soufflant. Pourquoi diable, même pendant nos vacances d'été, maman doit-elle nous faire dégnomer le jardin ? Pas que cette activité soit barbante... Mais en plein cagnard, tout de même, je pense qu'elle aurait pu attendre la fin de l'été pour agir, quitte à ce que les gnomes fassent des ravages dans son fichu potager, qui, de toute manière, meurt plus que nous sous la chaleur du soleil de juillet.

J'essuie le mélange de sueur et de terre sur mon pantalon et remonte la colline vers le porche du Terrier en haletant... Ma bouche commence à se faire pâteuse, et j'ai clairement besoin de m'hydrater. Heureusement, Ginny est là pour ça.

Un livre d'aventure sur les genoux, ma seule et unique petite sœur lit à l'ombre pendant que nous nous démêlons avec une bande de gnomes récalcitrants. Elle a voulu nous accompagner dès que nous avons commencé ce matin, mais, ne voulant pas s'attirer les foudres de maman, Charles lui a donné la charge de garder nos bouteilles d'eau intactes pendant que nous travaillons. Elle semble prendre cette tâche très à cœur, car à peine je m'approche d'elle qu'elle lève déjà la tête de son récit pour me voir arriver.

Malgré ses tout juste 8 ans, notre sœur n'a rien à envier au reste de la fratrie Weasley. Même chevelure rousse, mêmes taches de rousseur, mêmes yeux noisette que la plupart d'entre nous... On ne pourrait jamais mettre en doute le lien de sang entre nous. Surtout qu'elle a beau être une fillette encore trop couvée par notre mère, sa petite princesse, elle n'a rien de tel, aimant un peu trop jouer les casse-cou avec nous, au grand dam de certains.

Moi, j'adore son tempérament de feu. Ça nous fait un point commun, et ça ne nous rend que plus proches. Alors que je m'installe à côté d'elle sur les marches devant l'entrée arrière de la maison, j'ébouriffe ses cheveux en disant :

"- Alors Gin ? Tu t'amuses bien ? "

La question est rhétorique, bien sûr. J'en connais déjà la réponse et ne suis pas surpris de voir une petite moue ennuyée se peindre sur son visage rond. Elle baisse les yeux vers le livre de seconde main ouvert sur ses genoux et marmonne :

"- Non... Je m'ennuie à mourir. Ce bouquin est nul, et je veux vous aider à dégnomer le jardin, même si Charlie refuse. C'est pas juste. "

Elle boude, et je ne peux que la comprendre. On a tous eu cette envie de grandir plus vite, au même âge, ne comprenant pas que ce que les plus âgés faisaient était pour nous protéger et nous préserver. Dans un sens, je pense que je suis toujours un peu comme ça, moi aussi. J'aimerais faire une tonne de choses uniquement réservées aux adultes... Mais je ne suis pas encore en âge de le faire, et cela m'ennuie profondément.

Ça ne m'empêche pas d'être d'accord avec maman et Charlie sur le fait qu'elle est encore trop jeune pour ce genre de choses. Je dis donc fermement :

"- Ne boude pas, soeurette. Ça viendra. De toute façon, la plupart des gnomes de ce jardin sont plus grands que toi, tu ne pourrais même pas les soulever. Garde plutôt tes forces pour quand on fera une partie de Quidditch, tu veux bien ? "

Ma cadette accepte, bougonnant tout de même sur le fait que je la taquine encore sur sa petite taille, avant de me tirer la langue. Elle fait ensuite mine de replonger dans son livre pour éviter mes foudres, et je la laisse en paix... Pour le moment.

J'ai trop soif pour lui faire une blague supplémentaire actuellement.

J'attrape donc fermement l'une des gourdes en fer toutes cabossées laissées sous le porche par maman à notre attention, et bois dedans à grandes goulées. L'eau, quoiqu'un peu tiède, me désaltère immédiatement, et je pousse un grand soupir de contentement alors que j'en termine une bonne moitié. Je profite d'un peu de répit pour m'allonger à même le sol du porche, bien à l'ombre, pour faire redescendre doucement la température.

Je dois m'assoupir, car au bout de ce qui me paraît être quelques minutes supplémentaires, un coup dans les côtes me réveille en sursaut. Je me redresse, surpris par la douleur, et fusille un Ron goguenard du regard. Mon petit frère, hilare, détale à toute vitesse dans l'autre sens en hurlant :

"- Freddie est un gros paresseux ! Il faisait la sieste ! "

Je peste, hésitant à me lever pour partir à sa suite, mais je m'abstiens. Je me rassieds juste, réalisant soudain que Ginny a disparu en laissant son livre échoué dans un coin, remplacée par George, qui est lui aussi venu s'abriter ici pour boire.

Mon jumeau me scrute d'un air amusé. J'en suis presque persuadé, c'est lui qui a glissé à Ron l'idée de me réveiller en sursaut. Ce n'est pas parce qu'on ne se fait pas de blagues directes mutuellement qu'on ne peut pas détourner la règle en envoyant quelqu'un faire le job à notre place. Je m'abstiens tout de même de tout commentaire et demande platement :

"- J'ai dormi combien de temps ?

- Si je me fie au moment où tu es remonté ici, je dirais une bonne quinzaine de minutes., me répond mon frère en finissant sa gourde d'une traite, Tu n'as pas raté grand-chose à vrai dire, on a presque terminé. "

On a été rapides. En même temps, plus on est de bras à s'y mettre, plus vite on a fini. À l'époque où Bill vivait encore à la maison et que papa prenait de longs week-ends l'été pour passer du temps en famille, nous mettions moins de 30 minutes à dégnomer le jardin. Désormais, nous ne sommes plus que quatre à faire ce travail, Percy étant dispensé de ses tâches, donc c'est un peu plus long, mais nous sommes suffisamment nombreux pour nous acquitter de cette tâche mensuelle en moins de deux heures.

Au loin, je vois un dernier gnome voler, accompagné des paroles de mon jumeau et du crissement de protestation. Son petit corps rabougri fait un arc de cercle parfait avant d'aller s'écraser dans un champ voisin avec un bruit sec. Nous devons ce magnifique lancer au talent de Charles, qui est le dernier restant dans le jardin, et qui semble satisfait de son coup.

Notre frère aîné sourit de toutes ses dents avant de venir nous rejoindre à son tour, encore plus trempé de sueur que nous ne le sommes, George et moi. Il est sûrement le plus rapide et le plus efficace pour ce qui est de dégnomer le jardin, et c'est bien pour ça que je ne prends plus de pari avec lui sur celui qui jettera le plus de créatures possible hors du terrain entourant le Terrier, car il gagne toujours. Jouer au Quidditch toute l'année, ça aide forcément... Il est bien plus athlétique que n'importe lequel de nos frères et sœurs.

Alors qu'il arrive à notre niveau, je me saisis de sa gourde et la lui lance de toutes mes forces. Il la rattrape sans problème, comme si ce n'était qu'un poids plume, juste devant son visage goguenard. Il l'ouvre en m'adressant un clin d'œil, et je souffle en grommelant :

"- Frimeur.

- Ne t'inquiète pas, Freddie., il me réplique en buvant goulûment toute son eau d'une traite, Tu apprendras des meilleurs bien assez vite, et peut-être que tu pourras me rattraper. "

Je roule des yeux, alors que lui et George se moquent gentiment de moi. Ils me provoquent, mais je n'oublie jamais un affront, et ils le savent très bien. Ma vengeance sera terrible, et un jour ou l'autre, ils le paieront. Je suis assez patient pour concocter une blague à la hauteur de leurs moqueries.

En attendant, j'adresse juste un geste évocateur de la main à mon aîné. Celui-ci s'esclaffe, mais ne me le rend pas... Et je comprends pourquoi bien vite.

"- FRÉDÉRIC GIDEON WEASLEY ! QU'EST-CE QUE J'AI DIT SUR LES DOIGTS D'HONNEUR ? "

Maman a toujours le don de débarquer au pire moment. Quand l'un de nous fait ou dit une grosse bêtise, en général. Aujourd'hui, c'est moi qui en fais les frais, et je risque de déguster. Ma mère déteste voir des gestes obscènes sous son toit.

Malgré tout, je ne me démonte pas et souris de toutes mes dents en me tournant vers elle, qui se tient sur le pas de la porte avec les mains sur les hanches. Je lève innocemment les mains, et dis :

"- Voyons man', je faisais que montrer à Charlie à quel point je l'adore. Tu sais que c'est mon modèle dans la vie... "

Mon sarcasme ne semble pas du tout l'amuser et elle me fusille de son regard noisette, les lèvres pincées. Elle souffle du nez, sûrement pour respirer et ne pas se mettre trop en colère, et me répond sèchement :

"- Peu importe, je ne veux plus revoir ça, Fred ! Que je ne t'y reprenne pas. Va te laver les mains, le repas est prêt ! "

Je me redresse en soupirant, mais obéis sans demander mon reste. Alors que je passe la porte, j'entends le ton de ma mère s'adoucir pour rajouter à Charlie et George :

"- Vous aussi les garçons. Vous devez mourir de faim, après avoir travaillé sous cette chaleur. "

Quand elle fait ça, je n'ai qu'une envie, c'est d'aller m'enfermer dans ma chambre et de sauter le repas. Mais je m'abstiens, car quand je rentre dans la salle à manger du Terrier, rafraîchie par un enchantement lancé par ses soins, je tombe sur Ginny et Ron déjà installés à table.

Si elle déteste encore plus quelque chose que les gestes obscènes, c'est quand je ne montre pas l'exemple à mes cadets. Je vais donc me laver les mains dans l'évier pour nettoyer les restes de terre coincés sous mes ongles. Ron, qui ne s'est visiblement pas lavé les mains, se dépêche de m'imiter en me bousculant un peu. Je lui rends son coup de coude maladroit et nous en rions gaiement. Ginny, propre comme un sou neuf car elle a sûrement déjà aidé maman en cuisine, reste à table et s'amuse de l'état de crasse de nos frères quand ceux-ci précèdent maman dans la maison.

Elle nous fait d'ailleurs tous promettre d'aller prendre une douche à tour de rôle après le repas avant de sortir son plat du four.

Bien vite, presque tout le monde est installé autour de la table de la cuisine, et seules trois places restent vides : celle de Bill, qui ne vit plus à la maison et est en mission pour Gringotts à l'étranger ; celle de papa, qui est sûrement à son bureau au ministère ; et celle de Percy. Celui-ci ne participe guère plus aux repas de famille depuis qu'il, je cite : " préfère réviser. " Maman n'a qu'à lui apporter une assiette dans sa chambre, si elle veut le nourrir.

Qui révise en vacances de son plein gré ? Au point de ne plus participer aux repas, en plus... Je ne comprendrai jamais la lubie des études de notre frère. Même Bill et Charlie, qui sont et ont été tous les deux de très bons élèves, ne travaillent pas à ce point. Maman est vraiment aveugle, de ne pas s'inquiéter de la santé de Percy, plutôt que du fait que George et moi n'étudions pas. Son sens des priorités est sans queue ni tête.

Peu importe. Je me porte mieux sans lui. Il n'est au moins pas là pour dire des choses méchantes à propos de nous ou de nos amis, et cela ne rend les repas que plus conviviaux.

Alors que George et Charlie s'installent à leur place habituelle, maman pose sur la table un grand plat de salade et un pichet d'eau fraîche. Elle sert chacun d'entre nous avec une généreuse portion de nourriture avant de faire de même dans sa propre assiette, et le repas commence dans la joie et la bonne humeur habituelle qui règne au Terrier.

Nous échangeons sur tout et rien, dans cette famille : l'actualité, le Quidditch, le nombre de gnomes que chacun a jetés hors du jardin... Tout est une bonne source de conversation, tant que le silence ne règne pas. Maman, elle, écoute et s'assure que nos assiettes et verres soient bien remplis jusqu'à plus faim et soif. Nous engloutissons ainsi sa salade sans en laisser une feuille, en moins de vingt minutes.

Notre mère est en train de récupérer le dessert dans la cuisine, quand nos joyeuses conversations sont interrompues par un fracas venant d'une des fenêtres fermées de la salle à manger. Nous ne sursautons qu'à peine, grandement habitués à ce genre de bruit lourd, et constatons rapidement qu'Errol, la chouette familiale, est revenue. Comme à son habitude, elle s'est cognée contre la fenêtre, avant de tomber dans les pommes sans lâcher le courrier qu'elle tient dans ses griffes.

En bon frère aîné, c'est Charlie qui se charge d'aller s'occuper de la mettre dans sa cage tout en récupérant le paquet de lettres difficilement. Il revient à table avec et crie à travers la maison pour que maman l'entende :

"- Man' ! Courrier ! "

Celle-ci accourt aussitôt, une mousse au chocolat dans les mains, et la pose au centre de la table sans se méfier de Ron qui s'empresse de se servir. Elle ne le reprend pas sur son impolitesse et se saisit des lettres en faisant signe à Charlie de se rasseoir en disant :

"- Merci mon chéri, j'ai cru que cette fois, Errol ne reviendrait jamais. Tu me diras, avec cette chaleur... Voyons voir. "

Elle parcourt les noms sur les différentes enveloppes, sans forcément les ouvrir, et se charge comme toujours de la distribution du courrier en marmonnant :

"- Celle-ci est pour votre père, ces deux-là pour moi, une pour Percy... Ah ! Tiens Charlie, celle-là vient de Gina ! "

Nous ricanons, mimant des baisers volés et des clins d'œil évocateurs à notre frère aîné alors que celui-ci prend le courrier de sa copine actuelle. Il nous ignore, nullement dérangé par le fait qu'on le taquine sur ses amourettes, tandis que maman s'exclame :

"- Oh, une lettre de Bill ! On la lira ce soir, quand votre père sera revenu du ministère. Fred, George, les trois dernières lettres sont pour vous. Tenez. "

Mon jumeau se saisit du courrier que maman lui tend en la remerciant. Nous nous sommes déjà tous servis du dessert quand elle se rassoit, mais elle est tellement contente d'avoir eu une lettre de Bill qu'elle ne nous en tient pas rigueur. Elle se contente de manger en lisant son propre courrier et nous l'imitons.

Je me penche par-dessus l'épaule de George pour regarder les trois lettres qui nous sont adressées, ainsi que leurs expéditeurs. Elles viennent respectivement de Lee, Angelina et Alicia, qui répondent à nos courriers de vacances, comme promis. Finalement, nos plannings de vacances ne correspondaient pas assez pour les faire venir ici cette année, ce qui ne nous empêche pas d'échanger régulièrement les uns avec les autres.

Je soupire malgré tout, car la réponse de notre échange avec Mikako n'est toujours pas là. Cela fait plus d'une semaine que nous avons envoyé notre dernier courrier à notre amie, qui est restée sans réponse. Là où nous avons échangé plus d'une demi-douzaine de lettres avec les autres... elle, s'est montrée beaucoup moins réactive. Malgré tout, elle mettait jusqu'ici moins d'une semaine à nous répondre en général.
Je ne suis pas en colère, elle a sûrement beaucoup à faire, avec sa famille qui la surveille, mais cela reste... Merlin, que c'est frustrant.

Je me garde tout de même d'évoquer le sujet en public avec George, qui partage mes inquiétudes sur le sujet, et me jette un regard en coin, un air de dire : " Oui, je sais. Ne t'inquiète pas, ça viendra. "

Nous lisons ensemble les autres lettres de nos amis malgré tout, ricanant aux blagues de Lee au sujet de ses cousins, nous émerveillant devant la photographie moldue qu'Alicia a jointe à sa lettre pour illustrer son voyage en France, et nous amusons déjà de la passion avec laquelle Angie se consacre à ses entraînements de Quidditch en vue des sélections. Nous partageons notre courrier avec nos frères et sœurs sans aucun problème, laissant Ginny poser des questions sur le drôle de monument devant lequel se tient Alicia sur sa photo, et Charles approuver d'un sourire bienveillant les progrès de notre amie sur un balai.

En revanche, il refuse de nous montrer le courrier de son amoureuse, ce dont je ne peux pas le blâmer, mais je ne m'empêche pas de sauter sur l'occasion pour le taquiner à ce sujet. Ron et Ginny nous suivent avec grand plaisir quand nous commençons à entonner un poème mielleux et improvisé au sujet de leur amour, mais Charlie ne se laisse pas avoir. Il se contente de prétexter vouloir prendre sa douche en premier pour fuir... et s'éclipse de table en nous laissant aider maman à débarrasser et faire la vaisselle en guise de punition.

Nous traînons un peu des pieds à la tâche, mais nous décidons, avec George, de nous isoler pour laver la vaisselle dans l'évier pendant que maman, Ginny et Ron nettoient la salle à manger. Ce moment d'intimité nous permet d'avoir des conversations plus privées entre nous, et d'aborder le sujet de Mikako.

"- Dis...?, je demande en lui tendant une assiette propre pour qu'il l'essuie, Tu penses qu'elle finira par nous répondre ?

- J'en suis persuadé., me répond mon jumeau, enthousiaste malgré son inquiétude, Elle a sûrement beaucoup à faire, c'est tout... Et puis, si elle ne nous répond pas, elle pourra difficilement nous éviter à la rentrée de toute façon !"

Je souris faiblement, m'avouant silencieusement qu'il a bien raison. Mais la rentrée, c'est loin... Et qui sait ce qui peut se passer en ce moment au manoir Smith. On dit toutes sortes de choses sur cette famille de sang-pur, et je me demande parfois si ces rumeurs n'ont pas un fond de vérité, quand je vois à quel point Mikako semble déprécier ses propres parents...

Enfin bon. George me met un coup de coude comme pour me sortir de mon inquiétante torpeur et dit gaiement pour me taquiner :

"- T'inquiète pas, va ! Elle va finir par te répondre, ton amoureuse. Des fois, je me dis que Ginny n'a pas tort quand elle la qualifie comme ça, frérot."

Je roule des yeux, rendant sans pitié son coup de coude à mon jumeau en niant. Ginny est jeune, elle s'imagine des choses... Puis, même si c'était le cas, quelle importance ? Pas sûr que qui que ce soit approuve vraiment une quelconque relation entre un Gryffondor et un Serpentard. D'autres ont essayé auparavant et, à ma connaissance, ça n'a jamais rien donné.

Pour toute réponse, je me contente de taquiner mon frère à son tour sur son faible pour Angelina, qui me paraît plutôt évident, mais lui aussi nie en bloc. Nous préférons en rire qu'en pleurer et arrêtons notre conversation là quand nos frères et sœurs reviennent dans la pièce, ne voulant pas prendre le risque de créer de nouveau un monstre à travers Ginny, qui crierait le nom de nos amies à travers toute la maison.

Je profite que ma mère nous ordonne une nouvelle fois d'aller nous doucher pour m'esquiver sans demander mon reste... en espérant que le courrier de demain, ou des prochains jours, nous donnera des signes de vie de notre amie, avant la fin de l'été.

A suivre...

☼☼☼

Nombre de mots: 3225 mots

Date de publication: 06/07/2025

Dernière mise à jour: 11/08/2025 (modification mise en page)

...

Le vert rit nerveusement en essayant de calmer les ardeurs de sa camarade qui ne tenait pas en place. Elle était tellement excitée à l'idée d'interagir avec quelqu'un qui partageait un centre d'intérêt avec elle, qu'il avait peur qu'elle effraie encore plus le pauvre Koda. Mais le petit noiraud se contenta de répondre docilement à ses questions en montrant sa console, ce qui le rassura bien vite.

Tsuki soupira depuis son canapé, avant de tourner son attention vers l'écran de télé allumé devant eux pour se changer les idées. Elle sentait bien les regards en coin interrogateurs de Sayako sur elle, concernant l'avancée de l'affaire de son père, mais elle l'ignora, et remercia silencieusement Anastasia d'exister. L'élève de Shadow Hunter, captant l'indiscrétion de sa camarade, lui mit un coup de coude discret pour la faire cesser ses sottises, et lui faire comprendre que ce n'était pas le bon moment pour parler de ça.

Sur l'écran de la télé passait un show d'informations télévisé qui retraçait les résultats du Top 10 des héros de cette année. Une présentatrice, devant l'immeuble de la commission super-héroïque, commentait un tableau d'ordre décroissant qui détaillait le palmarès s'affichant à côté de son visage :

10 – Ryuku

9 – Yoroi Musha

8 – Wash

7 – Dieu Sylvestre

6 – Crust

5 – Mirko

4 – Edgeshot

3 – Best Jeanist

2 – Hawks

1 – Endeavor

Un top 10 très peu surprenant, vu qu'All Might s'était retiré de la course... À une ou deux exceptions près, les héros classés parmi les 10 premiers du pays restaient les mêmes, et l'arrivée en tête du classement d'Endeavor était désormais officielle, malgré son taux de popularité extrêmement bas. Cela faisait beaucoup de bruit, car la journaliste à l'écran expliquait que, selon beaucoup, la cote de popularité d'un héros devrait être mise davantage en avant dans les classements.

Si cela avait été vraiment le cas, Endeavor ne serait jamais arrivé au sommet, tant il était controversé dans le milieu. Hawks l'aurait même dépassé, et de très loin, selon la présentatrice. Elle revint alors sur le discours du jeune héros, qui avait volontairement mis l'accent sur ce point, comme pour provoquer son rival, avant de lui passer le micro.

"- Provocation volontaire ou non, notre nouveau N°1 n'a à peine bronché, fidèle à lui-même. , commenta la présentatrice avec l'entrain et la force des premiers reportages, Son discours à lui, bien qu'énigmatique quant au véritable objectif qu'il porte dans son nouveau rôle, en dit long sur ses intentions. "

Pour appuyer son propos, une vidéo claire montrait Endeavor sur la scène lors de l'annonce du classement, un micro à la main. Il avait le regard plongé en direction de l'objectif, un air déterminé peint sur son visage enflammé, alors qu'il annonçait fermement :

"- Je n'ai qu'une chose à ajouter... Regardez-moi ! "

Une annonce calme et froide qui détonnait avec le tempérament chaud qu'on lui connaissait. Peut-être qu'il avait enfin réalisé qu'il avait obtenu la place en tête du classement, ce qui l'avait refroidi et fait évoluer... Qui sait.

Tsuki ne se risqua pas à donner son opinion sur le sujet. Elle avait bien compris que Shoto, en tant que fils du nouveau N°1 des héros, avait eu son lot de commentaires sur le sujet et n'ajouta pas son grain de sel. Elle avait d'autres chats à fouetter, ce qui semblait être aussi le cas d'Anastasia, concentrée sur un livre juste à côté d'elle.

La blanche, curieuse, se pencha pour voir la couverture du livre et constata qu'il s'agissait du troisième tome intégral des Jeux du Trône. Elle avait déjà lu toute la saga et voulu aborder le sujet avec sa voisine, mais n'en eut pas le temps.

Avant qu'elle n'ait pu articuler quoi que ce soit, la blonde avait levé les yeux de sa lecture, car Sayako faisait encore des siennes. Elle fusilla sa camarade du regard, car celle-ci s'était penchée vers Shoto pour dire sans prendre de pincettes :

"- Ça doit être quelque chose d'être le fils chéri d'un des hommes les plus influents du monde, hein, Todoroki ? Ça te fait pas trop bizarre ?

- Je vois pas en quoi ce serait bizarre... , dit le concerné en restant de marbre, quoi que légèrement dubitatif, Mon père fait ce qu'il veut, c'est un adulte. "

Une pointe d'agacement se montrait tout de même dans le fond de sa voix. C'était de notoriété publique que le bicolore n'était pas en accord avec son paternel. Il ne s'en était jamais caché. Alors pourquoi diable Chainess abordait-elle le sujet ? Pour la provocation, sûrement. Mais autour, personne ne semblait grandement d'accord avec son comportement. Malgré tout, elle ne broncha pas lorsqu'Anastasia lui mit un coup de pied dans le tibia pour la reprendre de nouveau. Rieuse, l'élève de Taiyo se contenta de dire :

"- Quoi ? J'ai le droit de demander quand même... C'est pas un crime !

- En effet, mais ça reste déplacé. , la corrigea la blonde, les dents serrées, Tu sais que ce n'est pas...

- C'est bon. C'est rien. , intervint Shoto pour calmer le jeu, Elle est juste curieuse, c'est tout. "

Anastasia ouvrit puis ferma la bouche comme un poisson hors de l'eau, surprise, avant de détourner les yeux en faisant la moue. Sayako lui adressa un rictus victorieux, qu'elle ignora pour replonger dans son livre alors que la conversation continuait sans elle.

"- Et tu sais ce que ça signifie, ce discours, pour lui ? ,demanda Chainess en se posant d'un air intéressé en tailleur sur le canapé, Dire juste 'regardez-moi', c'est quand même pas banal.

- Aucune idée... , répondit le bicolore, même s'il avait une vague idée qu'il ne souhaitait pas partager, Il cherche sûrement à égaler All Might du point de vue de la notoriété ?

- Sans vouloir t'offenser, il n'y arrivera jamais., le railla Katsuki en s'esclaffant d'un air ironiquement amusé, Atteindre le même niveau de notoriété qu'All Might, c'est comme grimper l'Eveilrest sans bouteille d'oxygene, vu sa cote auprès du public."

Shoto se contenta de hausser les épaules, complètement indifférent sur le sujet, et capta du coin de l'œil la conversation entre Tsuki et Anastasia sur Les Jeux du Trône, qui avait débuté entre-temps. Désireux de se débarrasser d'une interaction à laquelle il n'avait plus envie de participer, il se tourna vers les deux filles pour participer, puisqu'il s'était mis lui aussi à la lecture du premier tome récemment.

Dans tous les cas, et comme par miracle, ni Sayako ni Bakugo n'insistèrent. Ils avaient fini par tourner de nouveau leur attention en direction de la télé, qui continuait de rediffuser les discours des héros du top 10. À l'écran, l'héroïne lapine Mirko était en train de donner son point de vue sur sa 5e place. Sayako esquissa un sourire en voyant l'ego démesuré de cette femme et demanda distraitement à Katsuki :

"- Elle est stylée. Tu penses qu'elle prend les apprentis ? Ce serait cool de bosser avec elle...

- J'en sais rien et je m'en fous., répondit le blond cendré en tiquant, La priorité actuellement, c'est de rattraper notre putain de retard, et d'obtenir ce foutu permis provisoire."

Chainess adressa un regard en coin à son camarade, lisant sans problème dans ses yeux le désir d'aller sur le terrain. Mais il était aussi réaliste : impossible de passer à cette étape sans permis provisoire... Sa détermination la rendrait toujours légèrement admirative, malgré son sale caractère.

"- Tu as raison., elle conclut en ricanant discrètement, Chaque chose en son temps."

☼

Alors qu'ils avançaient à travers l'immeuble désaffecté, Ylia se pinça le nez en plissant les yeux. Qu'est-ce que c'était que cet endroit ? L'odeur d'humidité, mélangée à l'amiante, la moisissure et la poussière, était intenable. Et elle n'était pas la seule à le penser, visiblement. Derrière elle, Himiko Toga toussait d'un air désabusé, même si elle était familière de l'odeur du sang et de la mort. L'adolescente ne semblait pas plus enchantée qu'elle d'être là, mais... Les ordres de Tomura n'étaient pas du genre à être discutés, alors elles étaient venues.

Seuls Dabi et Nightmare ne semblaient pas vraiment se soucier de la puanteur ambiante, parfaitement neutres alors que le petit groupe montait les étages de cet immeuble désert dans la banlieue de Kamino.

Pour une raison qu'ils ignoraient, le disciple d'All for One les avait envoyés ici pour négocier une collaboration avec un potentiel nouvel investisseur. Ou plutôt, avec le membre d'une autre organisation criminelle avec laquelle il voulait prendre contact.

Après la disparition des Huit Préceptes, il fallait de nouveaux collaborateurs à l'Alliance, et d'après lui : cette organisation était sur une pente montante. Plus vite ils collaboreraient avec eux, plus haut ça les emmènerait.

Pour une raison évidente, Valkyrie ne savait pas de quelle organisation il s'agissait, ni qui il allait rencontrer. Cette information avait été donnée uniquement à Dabi, qui menait le petit groupe depuis le départ du QG, sans un mot envers ses trois camarades, uniquement là pour assurer leurs arrières.

"- Franchement, ils auraient pu choisir un lieu de rendez-vous plus cosy., finit par se plaindre ironiquement Nightmare, en restant attentive à son environnement, sur ses gardes, Tu es sûr que ce n'est pas un traquenard ?

- Ferme-la, c'est moi qui ai fixé ce point de rendez-vous., pesta le vilain en fusillant sa collègue du regard, Aucun risque qu'on nous ait tendu un piège, je connais cet endroit comme ma poche."

Nightmare roula des yeux, excédée, mais ne broncha pas. Elle se contenta de garder un œil sur Himiko Toga, qui s'arrêtait devant toutes les portes ouvertes pour fureter dans les pièces environnantes en dépit de tout risque. La fille vampire ne semblait soudain plus tant dérangée que ça par l'odeur des lieux, fascinée par la composition du bâtiment.

"- C'est un hôpital désaffecté ?, demanda-t-elle, alors que sa voix se répercutait un peu partout sur les murs, Vous pensez qu'il y aurait à boire quelque part ?

- Peu de chance, le lieu semble abandonné depuis des années., constata sa collègue aux cheveux noirs, S'il reste des poches de sang ici, elles sont sûrement périmées. Sans parler des bestioles. N'en mange aucune... Qui sait ce qu'elles pourraient te refiler."

Ylia cacha vite son dégoût face à cette conversation. Les deux vilaines parlaient comme si de rien n'était des tendances carnivores de Toga. Ce régime alimentaire très inhabituel n'était pas censé la faire broncher vu qu'elle était sous couverture, mais intérieurement, cela la dégoûtait un peu. Elle prit tout de même son masque le plus maternel en ajoutant :

"- C'est vrai. Nightmare a raison. Cet endroit doit grouiller de maladies... Si tu as faim, demande, on ira voler une poche de sang frais dans un vrai hôpital.

- C'est vrai ? Merciii, c'est trop gentil !, piailla la blonde en trépignant d'impatience à l'idée de son prochain repas."

Pressé par Dabi, le petit groupe continuait d'avancer, et Nightmare finit par prendre Himiko par le bras pour éviter qu'elle ne s'échappe de nouveau. Elle sembla agacée par le fait qu'elle était toujours obligée de babysitter sa partenaire... Mais bon, elle n'était pas si méchante, au fond. Ses escapades ne partaient pas d'une mauvaise intention.

Alors que Valkyrie avançait à l'avant avec Dabi, la petite blonde profita d'un peu d'intimité avec sa collègue pour discuter. Mais Nightmare ne semblait l'écouter que d'une oreille, le regard vitreux, alors elle finit par réclamer :

"- Hey, tu m'écoutes ?

- Hein ? Ah, non, pardon..., souffla la noiraude avec son honnêteté habituelle, J'étais ailleurs."

Toga fit la moue, boudant en voyant qu'elle n'avait pas été entendue, mais constata bien vite l'épuisement écrit sur le visage de son interlocutrice. Depuis qu'elle avait intégré l'Alliance, les insomnies de Nightmare n'étaient un secret pour personne... Mais pas la raison de celles-ci. Seule Toga, qui avait surpris la noiraude à se réveiller en sursaut au milieu d'une de ses fringales nocturnes, savait que celle-ci était habitée par des cauchemars qui lui faisaient perdre le sommeil. Elles en avaient déjà vaguement discuté, mais la vilaine n'était pas entrée dans le détail de ses cauchemars, qui étaient sûrement trop personnels.

"- Encore tes cauchemars ?, demanda alors l'adolescente à mi-voix pour ne pas être entendue des autres.

- Oui., confirma Nightmare en soupirant, se pinçant l'arête du nez de sa main libre, Et les ronflements de Spinet aussi... Je te jure, je lui donnerais mes deux bras si ça lui permettait de la fermer pour que j'aie une nuit de sommeil correcte."

Himiko émit un petit rire à cette constatation, ne niant pas que la propension de l'homme-lézard à ronfler pouvait être agaçante. Elle-même avait eu des insomnies, elle aussi, les premières nuits que l'Alliance avait partagées dans l'étroitesse de leur planque actuelle. Une planque composée d'une seule pièce, ça ne laissait pas énormément de place à l'intimité.

"-Avec un peu de chance..., chantonna la blonde en souriant, Cette collaboration dont Tomura nous a parlé nous permettra d'avoir des planques plus confortables, avec de vraies chambres. Ce serait top !

-Ouais... Tu as raison, ce serait cool."

Malgré la propension de sa collègue à essayer de parler de choses banales, Nightmare resta imperturbable. Sur ses gardes, même. Elle ne baissait jamais la garde avec qui que ce soit, ce qui était frustrant pour Toga, qui commençait à l'apprécier depuis la mission chez les Huit Préceptes.

Elle commençait à la connaître et à la cerner, et elle savait aussi que ce n'était pas tant l'ennemi potentiel avec lequel elle avait rendez-vous qui éveillait ses soupçons, mais bel et bien le comportement de Valkyrie. Depuis qu'elle avait officiellement intégré la bande en tant que membre temporaire, car elle devait encore faire ses preuves auprès de Shigaraki, le point de vue de la noiraude sur elle n'avait pas changé. Elle avait trahi les Huit Préceptes sans aucune pitié pour les rejoindre, et d'expérience, Nightmare le savait : si tu trahis une fois, tu peux recommencer à tout moment.

Mais pour Toga, la violette était juste une figure très sympathique, presque maternelle vu qu'elles avaient quelques années d'écart, et ça lui suffisait. Elle se moquait ouvertement de la méfiance de Nightmare, qu'elle trouvait exagérée, et cette fois-ci ne fit pas exception.

"-Tu paries combien qu'elle est en train d'essayer de tirer les vers du nez à Dabi ?, gloussa la blonde en observant les deux jeunes adultes avoir une conversation visiblement tendue, quelques mètres devant elles, Moi, je miserais gros, si j'avais les moyens.

-Ne rêve pas trop. Tu ne les as pas., s'esclaffa doucement la noiraude en ne les lâchant pas des yeux, Mais tu as raison... Elle est sûrement en train de lui faire passer un interrogatoire, vu sa tête."

Et les deux vilaines visaient juste. Quand Valkyrie avait accéléré le pas pour rejoindre Dabi, c'était dans l'optique d'obtenir quelques informations sur leur contact... et sur l'organisation dont il faisait partie. Pour jauger, dans un premier temps, quel risque elle prenait en s'engageant avec eux là-dedans, mais aussi pour prévenir son agence en cas de besoin.

Elle garda tout de même ses espoirs bas, car elle savait Dabi très peu enclin aux bavardages.

Lors de son arrivée dans l'équipe quelques semaines plus tôt, il était resté très froid et sur la réserve, tout comme Nightmare à son propos, et elle l'avait vite cerné comme étant une sorte de... gardien des informations. Tomura n'avait pas adressé les informations essentielles de cette rencontre pour rien : malgré ses questions, le noiraud ne lâchait rien. Il ne lui révélerait rien à l'avance, sur quelque affaire que ce soit.

Ylia ne s'attendait pas à ce qu'on lui accorde toute confiance tout de suite, elle n'était donc pas surprise, mais ça ne l'empêchait pas de bouillonner. Elle devait apporter des résultats auprès de The Eagler pour prouver que son instinct avait été le bon, et qu'elle ne s'était pas trompée en changeant les plans... Elle devait obtenir une information compromettante concernant les plans de l'Alliance, quels qu'ils soient.

"-Dit røvhul !, pesta-t-elle contre elle-même dans sa langue natale, voyant qu'elle n'arrivait à rien, Selvfølgelig vil han ikke fortælle dig noget..."

Une insulte que Dabi accueillit avec un sourcil arqué, sans pour autant la comprendre. Il n'avait pas à parler danois pour comprendre que la violette ne s'en prenait qu'à elle-même, à la façon dont elle s'était marmonnée ça dans sa barbe. Il souffla du nez, légèrement amusé de voir sa nouvelle collègue perdre patience, et répondit d'un ton calme :

"-Rien de personnel, j'espère ? Parce que si cette insulte m'était destinée, tu serais déjà morte.

-Heureusement que ce n'est pas le cas, alors., cracha l'héroïne sous couverture d'un ton sarcastique, Je déteste sentir le barbecue."

Le vilain sourit en coin, plutôt satisfait d'entendre qu'elle avait la langue aussi affûtée que son épée, et s'arrêta au détour d'un énième couloir. Il poussa une porte menant vers une salle qui semblait avoir été prévue comme une salle de réunion destinée au personnel de l'hôpital. Salle jamais utilisée et laissée à l'abandon, à la merci du temps, évidemment.

Alors qu'ils entraient tous, une voix amusée jaillit d'un des fauteuils encore utilisables, théâtralement tourné vers la fenêtre, disant :

"-Eh bien. Ça rigole pas, par chez vous. On m'envoie un comité d'accueil de quatre personnes. Je me sentirais presque piégé."

Ylia tiqua. Pourquoi cette voix lui était-elle familière ?

Elle s'arrêta dans l'entrée, en même temps que Toga et Nightmare, qui s'étaient tendues de méfiance face à une voix qu'elles semblaient elles aussi connaître, et l'héroïne sous couverture se demanda où elles avaient bien pu l'entendre.

C'était récemment, pour sûr, mais à qui appartenait-elle ? Son esprit refusait de répondre à cette question. Et elle détestait ne pas comprendre.

"-Tomura a demandé à ce que je compose une équipe pour m'accompagner., se justifia sèchement Dabi, qui était le seul à s'être avancé pour se saisir d'une chaise et s'y asseoir, Notre dernière collaboration n'ayant pas été des plus... sécurisantes.

-Oh, je n'en doute pas., répondit son interlocuteur, l'air au fait des conflits avec les Huit Préceptes, Mais on en oublierait presque notre galanterie, n'est-ce pas ? Venez donc vous asseoir, mesdemoiselles !"

Les trois vilaines se tendirent d'autant plus lorsqu'elles comprirent que leurs reflets dans la vitre face à l'inconnu étaient visibles... mais elles obtempérèrent. Toga fut la première à s'avancer, plus docile que ses deux camarades, qui la talonnèrent de quelques secondes.

Comme pour rendre la pareille à son adversaire, Valkyrie tenta de jauger son identité grâce au peu qu'elle voyait de lui par son reflet. Elle distingua une silhouette masculine, des cheveux courts blonds et un sourire narquois.

Non. C'était impossible qu'elle ait affaire à qui elle pensait. Et pourtant...

Son taux d'adrénaline grimpa en flèche, alors qu'elle s'assit à côté de Dabi, en tentant de se convaincre qu'elle n'avait pas affaire à qui elle pensait. Elle resta impassible, comme elle l'avait toujours fait dans ce genre de situation stressante, et veilla à ne pas éveiller les soupçons.

Une fois ses trois collègues assises, Dabi soupira d'un air las et grommela :

"-Tu peux arrêter tes conneries maintenant ? On est là pour parler affaires, pas pour jouer...

-Ok, ok !, s'amusa l'inconnu en riant d'un air étonnamment détendu, Je pensais qu'on pourrait s'amuser un peu, mais bon..."

D'un mouvement vif et théâtral, le siège se retourna, confirmant toutes les craintes de Valkyrie. Tout sourire, Hawks fit face à la petite assemblée de vilains, dont certains se tendirent en reconnaissant le N°2 des héros, et croisa son regard.

Qu'est-ce qu'il faisait là ?

Ylia n'en avait aucune idée, mais elle en était sûre : il l'avait grillée. Elle s'efforça de ne pas le lâcher du regard alors que celui-ci la détaillait en retour avec un sourire énigmatique sur le visage, d'un air de dire : "Tu sais que je peux faire sauter ta couverture, si je le veux."

Mais pour une raison qu'il ignorait, il n'en fit rien et se contenta d'ajouter le plus naturellement du monde :

"-Je suppose que vu ma célébrité, et vu que vos avis de recherche sont placardés dans toutes les agences héroïques du pays, on se passera de présentation. Mettons-nous au travail..."

A suivre...

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Nombre de mots: 7225 mots

Date de publication: 01/06/2025

Dernière mise à jour: 11/08/2025 (modification mise en page)